> Quintuple meurtre de Nantes «Nous vous aimons fort, vous nous manquerez»
Sunday, 08 May 2011 17:05

Quintuple meurtre de Nantes «Nous vous aimons fort, vous nous manquerez»

Quintuple meurtre de Nantes «Nous vous aimons fort, vous nous manquerez»

«Ne vous inquiétez pas outre mesure, tout ira bien et le temps va passer vite, prenez bien soin l'une de l'autre», écrit le père le 8 avril dans une lettre au ton testamentaire publiée par le Journal du Dimanche et adressée à «Ma petite maman chérie» et à «Ma Christine», l'une de ses sœurs. Xavier Dupont de Ligonnès, 50 ans, est recherché depuis la découverte le 21 avril des cinq corps, dont la mort remonterait, selon les premiers éléments de l'enquête, entre le 3 et le 6 avril.

Ce père d'une famille catholique pratiquante, qui avait déjeuné au restaurant avec sa femme et ses fils la veille de leur disparition, a pris le temps d'écrire le 8 avril deux lettres dans lesquelles il annonce leur départ pour les États-Unis, l'une envoyée à neuf proches, l'autre au ton plus intime à sa mère et à Christine.

«Dieu reconnaîtra les siens»

Dans cette dernière, il leur demande, «en attendant notre retour», de «se rabibocher» avec une de ses soeurs, Véronique, et leur conseille: «Vous n'avez qu'à mettre de côté tous les aspects annexes, et vous dire que vous aimez toutes le même Jésus».

«Pour le reste, inutile d'en discuter ici-bas: Dieu reconnaîtra les siens. Parlez plutôt de famille et de petites choses de la vie courante. Ou de la façon dont vous imaginez notre vie américaine», continue le père. «Je vous embrasse toutes les deux de tout mon coeur, et Agnès et les enfants se joignent à moi pour vous dire que nous vous aimons très fort et que vous allez nous manquer», termine-t-il en signant «Votre Xav».

Aucun signe précurseur

Dans l'autre lettre datée du même jour envoyée à neuf proches, dont le contenu a été révélé jeudi par la radio française RTL, il explique leur départ soudain dans le cadre d'un programme de protection des témoins aux États-Unis, et délègue à chacun des formalités à accomplir après leur départ. En post scriptum il leur dit: «Inutile de s'occuper des gravats et autres bazars entassés sous la terrasse: c'était là quand nous sommes arrivés ici». C'est là que les enquêteurs retrouveront les cinq corps de la famille, ainsi que ceux de leurs deux labradors, recouverts de chaux vive.

Tous ceux qui étaient en contact avec le père de famille jusqu'à sa disparition assurent que son comportement était normal, comme le 4 avril quand il «téléphone longuement à sa sœur Christine» et est «comme d'habitude», selon l'avocat de la mère et de Christine, Me Stéphane Goldenstein. Et «le 8 avril, il continue à dialoguer par mail avec son beau-frère concernant la restitution du dépôt de garantie pour l'appartement de feu son père», rappelle-t-il.

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Last modified on Tuesday, 30 November 1999 01:00
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