Le syndicat des contrôleurs (GDF) qui réclame des augmentations de salaires, a préféré retirer son préavis de grève afin d'assurer une «sécurité légale» aux passagers, aux compagnies aériennes et au personnel, a indiqué Markus Siebers, porte-parole du syndicat. La grève menaçait, en pleine période de vacances, jusqu'à 2 500 vols d'une gigantesque pagaille dans le ciel et les aéroports. Mais il ne s'agit peut-être que d'un répit. «Si le tribunal rend un jugement positif, nous aurons toute la latitude nécessaire pour continuer», a assuré M. Siebers.
Le GDF peut en effet s'appuyer sur une base solide, qui après consultation lundi avait voté à 95,8% en faveur du principe d'une grève dure. Le syndicat pourrait en effet alors annoncer un nouveau préavis de grève pour vendredi. Si la grève avait lieu, ce serait une première pour le syndicat qui n'a jamais organisé de grève illimitée. Le chef du personnel de direction de la sécurité aérienne (DFS), organisme public employant les contrôleurs aériens, Jens Bergmann a salué la décision du syndicat, même «si elle arrive très tard», l'appelant à revenir à la table des négociations sur l'évolution des salaires. Comme il est d'usage en Allemagne, la direction devrait en effet faire de nouvelles propositions pour désamorcer le conflit et trouver 'in fine' un accord, comme elle avait tenté de le faire lundi après le vote de la grève.
«Ils demandent une augmentation des salaires»
Des retards sur les vols sont néanmoins à prévoir jeudi matin, les compagnies aériennes et les aéroports ayant anticipé la grève. Le ministre allemand des Transports avait critiqué le projet des contrôleurs aériens «sur le dos des vacanciers» et ironisé sur leurs conditions de travail, «pas vraiment mauvaises» selon lui. «J'appelle les contrôleurs et leur syndicat à ne pas dépasser les bornes. Choisir une semaine de vacances est une action sur le dos (...) des gens qui ont épargné toute l'année pour leurs congés. Les Allemands ne méritent pas ça», avait déclaré Peter Ramsauer.
À quelques heures du mouvement, les contrôleurs aériens avaient alors ensuite essuyé un premier revers après qu'un tribunal des Affaires sociales de de Francfort, saisi en référé, eut jugé la grève «contraire au devoir de paix sociale». Le syndicat, qui représente plus de 3 000 des 5 500 contrôleurs aériens du pays, réclame toujours une augmentation de leurs salaires de 6,5%. La direction allemande de la sécurité aérienne, évoque sur son site internet des salaires annuels compris «entre 72 000 et 130 000 euros».
La justice allemande saisie par la direction, avait coupé net à un arrêt de travail de six heures jeudi matin, après l'échec de négociations sur une augmentation de salaire. Le syndicat avait alors immédiatement interjeté un appel examiné à partir de 21h30 locales par un tribunal régional qui était appelé à rendre sa décision en soirée. L'arrêt de travail devait être observé dans les aéroports de tout le pays de 06h00 à 12h00. Le syndicat réclamait l'officialisation d'un accord sur une évolution des salaires des contrôleurs lorsqu'ils exercent temporairement une fonction mieux rémunérée. Comme un coup de théâtre, le syndicat a mis un terme à son mouvement dans la plus grande tradition syndicale.
(L'essentiel Online/AFP)
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