Avec l'arrivée de Mme Alliot-Marie au ministère des affaires étrangères, «il en a été tout à fait autrement, on la salue, on la remercie», a poursuivi la présidente du collectif. M. Kouchner, qui avait plusieurs reprises mis en garde contre les trafics d'enfants, a de son côté, refusé d'entrer dans une «polémique désastreuse». Il a souligné avoir agi dans le respect des procédures, en rappelant que depuis le séisme, environ 700 enfants adoptés étaient arrivés en France. «Franchement, ouvrir une polémique là-dessus, je m'y refuse. Nous avons fait tout ce que nous avons pu», a-t-il affirmé. «Nous avons agi dans le respect des parents biologiques, parce qu'ils existent, dans le respect de la procédure internationale et dans le respect de l'adoption légalement acceptée en Haïti et du statut français», a-t-il fait valoir.
Un millier d’enfants haïtiens en cours d’adoption
Au total, un millier d'enfants haïtiens étaient en cours d'adoption avant le séisme. Les 318 enfants attendus la semaine prochaine bénéficiaient d'un jugement haïtien sur leur adoption mais étaient dépourvus de passeport. Un laisser-passer consulaire exceptionnel leur a été fourni pour venir en France. Le collectif SOS Haïti enfants adoptés s'en était pris à plusieurs reprises à la politique de M. Kouchner dans ce dossier, dès le mois de février. «Il était possible de ramener très vite ces enfants, puisqu'au moment du séisme l'ensemble des autres pays qui avaient des enfants en cours d'adoption ont trouvé un accord avec Haïti et ont ramené dans le mois et demi qui suivait des enfants», selon Mme Guerry. «La France a choisi de faire les choses autrement, la décision politique de M. Kouchner a laissé six enfants morts en Haïti, donc oui je suis sévère», a-t-elle lancé.
Le collectif avait déjà stigmatisé vendredi M. Kouchner, en soulignant qu'«au moins six des 1 100 enfants adoptés avant le tremblement de terre ont perdu la vie pendant ces 11 mois». «Je ne sais pas de quoi elle parle», a réagi M. Kouchner, en rappelant que «dans des conditions épouvantables il y a beaucoup d'enfants qui meurent». Interrogée dimanche sur ces reproches, Michèle Alliot-Marie, a répondu: «Tout le monde a beaucoup travaillé depuis plusieurs mois pour faire avancer les choses». «Nous avons pris toutes les garanties juridiques nécessaires», a-t-elle assuré lors de l'émission Internationales (TV5Monde, RFI et Le Monde).
L'essentiel Online/AFP
Authors: L'essentiel