Après avoir plongé en début de séance -la Bourse de Séoul a perdu jusqu'à 10%-, les Bourses asiatiques limitaient leurs pertes, Sydney parvenant même à repasser dans le vert, grâce à «une chasse aux bonnes affaires» qui voit les investisseurs profiter des prix bas pour acheter. La Bourse de Tokyo perdait 3,30% dans l'après-midi, Séoul 7% et Hong Kong 6% tandis que Sydney affichait une hausse de 0,50%. Shanghai cédait 1,10%.
«C'est un moment horrible, un jour sombre», a déclaré Chris Weston, de chez IG Markets à Melbourne. «Les gens agissent dans l'émotion au lieu de regarder la situation de manière rationnelle. C'est une panique générale».
Que va dire la Fed?
Le marché attend désormais le communiqué de la Réserve fédérale américaine mardi soir, à l'issue de la réunion de son comité de politique monétaire, selon Ben Potter, analyste chez IG Markets. Le marché espère l'annonce d'une injection de liquidités dans le système financier, pour soutenir la croissance américaine, a ajouté l'analyste. L'exercice sera délicat pour la Fed. Dans un communiqué attendu à 20h15, elle doit regonfler le moral des investisseurs et entrepreneurs, tout en choisissant des termes acceptables pour les ennemis de l'inflation.
Le pétrole était toujours en baisse, mais moins qu'à l'ouverture: dans les échanges électroniques en Asie, le «light sweet crude» pour livraison en septembre est passé sous les 80 USD (77,78 USD à la mi-journée en Asie, environ 7h) tandis que le baril de Brent a enfoncé le plancher des 100 dollars, pour se reprendre ensuite à 101,04 USD.
Selon Obama, l'Amérique mérite toujours d'être notée «AAA»
Les marchés, boursiers et pétroliers, subissent l'onde de choc provoquée par l'abaissement de la notation de la dette américaine par l'agence Standard and Poor's vendredi, une première historique.
La décision de l'agence de notation est venue s'ajouter à une longue liste d'indicateurs décevants aux États-Unis (activités dans les services ralentie et commandes à l'industrie en baisse en juillet, faible consommation des ménages en juin...) et aux craintes de voir l'Europe s'enfoncer dans la crise de la dette, soulignent les analystes de Barclays Capital dans une note.
Lundi, les places financières, en Asie, Europe et États-Unis avaient déjà dévissé, gagnées par la panique après la dégradation de la note américaine. Le plongeon des Bourses s'est produit malgré la mobilisation générale des dirigeants politiques, Barack Obama en tête, et des banquiers centraux de la planète pour éteindre l'incendie. Premier concerné, le président Obama a tenu lundi un discours volontariste depuis la Maison Blanche, défendant le statut des Etats-Unis et assurant que l'Amérique mériterait toujours d'être notée «AAA», «quoi que disent certaines agences de notation».
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