Les enquêteurs pensent que l'homme de 19 ans passé à tabac samedi soir à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), et dont l'état de santé restait préoccupant mardi, est tombé dans un piège tendu par ses agresseurs.
Lourdes peines de prison possibles Le maire UMP de Rosny-sous-Bois, Claude Capillon, a relevé que les adolescents interpellés n'avaient jamais fait parler d'eux: ils n'étaient «pas connus des forces de l'ordre», «n'ont jamais causé de problème dans la commune, n'ont jamais été signalés, même à l'école», a relevé l'élu. «La grande majorité» des jeunes interpellés «n'avaient encore jamais connu la garde à vue», relève Benoît Hutse. A l'issue des auditions par la police, ils devraient être présentés dans la soirée ou mercredi matin à un juge d'instruction en vue d'une éventuelle mise en examen et à un juge des libertés et de la détention (JLD) qui tranchera sur leur éventuel placement sous écrou. Ils encourent de lourdes peines de prison.Neuf mineurs de 14 à 17 ans et un majeur de 18 ans sont en garde à vue. «Certains des gardés à vue reconnaissent leur participation aux faits, d'autres la nient toujours», a indiqué Benoît Hutse du syndicat Alliance.
Victime toujours dans le coma
L'état de santé de la victime, originaire de Sartrouville et hospitalisée à l'hôpital Beaujon de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), était toujours qualifié de «stationnaire» mardi par la préfecture de Seine-Saint-Denis. «Selon nos informations il n'est toujours pas sorti du coma, les médecins restent très prudents», a-t-on ajouté. Son père avait fait preuve d'un certain optimisme lundi.
L'enquête, menée par la direction territoriale de la sûreté publique de Seine-Saint-Denis, progresse vite. Après l'analyse des images de vidéosurveillance de la gare RER de Noisy-le-Sec, les enquêteurs s'emploient à recueillir des témoignages en vue de confondre les agresseurs. Selon les premiers éléments de l'enquête, la victime aurait été battue parce que ses agresseurs n'auraient pas supporté de voir son amie, une jeune femme de leur quartier, entretenir une relation amoureuse avec quelqu'un de Sartrouville, ville distante de 30 kilomètres.
Choquée, la jeune fille, qui a assisté à l'agression de son ami samedi à 20H00 et connaît sans doute les assaillants, a été entendue samedi et devrait l'être de nouveau prochainement. Son témoignage pourrait être crucial.
Piège tendu
Mais d'ores et déjà, les enquêteurs doutent fort du caractère fortuit de la rencontre fatale entre le couple et le groupe, qui pourrait être le fruit d'un piège tendu par les jeunes de la cité du Bois-Perrier à Rosny-sous-Bois. «Il semblerait qu'ils aient utilisé le portable de la soeur» de l'un d'eux, «qui a été entendue par les enquêteurs», a expliqué Benoît Hutse.
La propriétaire de ce téléphone serait une connaissance de la jeune femme, a ajouté une source proche de l'enquête. Le but aurait été «d'éviter d'éveiller les soupçons du couple, pour donner rendez-vous à la jeune fille et à son petit ami», explique une autre source.
La violence de cette agression suscite toutefois la stupéfaction de nombre d'observateurs. «C'est vraiment n'importe quoi», commente une source policière, «d'autant qu'il n'y a pas vraiment de rivalité marquée entre Sartrouville et Rosny-sous-Bois». La cité du Bois-Perrier n'est pas connue comme posant des problèmes de violence aigus.
(L'essentiel Online/AFP)
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