> Recherche Nos pensées infiltrées par la science
Wednesday, 13 April 2011 08:28

Recherche Nos pensées infiltrées par la science

Le titre de la conférence donnée la semaine dernière au Brain Forum de Milan a de quoi déconcerter: «Un cerveau conçu pour aimer». Selon son auteur, le Dr William Mobley, de l’université de Stanford, «il est possible d’intervenir sur la chimie neuronale, en particulier sur la capacité du cerveau de ressentir de l’empathie et de la compassion, deux émotions à la base du sentiment amoureux», a relevé La Repubblica.

Concrètement, d’ici à une vingtaine d’années, ces études devraient permettre d’améliorer la situation des personnes atteintes de troubles affectifs et d’«aimer mieux pour vivre mieux et plus longtemps». Un projet ambitieux, certes. Est-il réaliste pour autant? «N’oublions pas que lors de ce type de conférences, il y a toujours un certain effet d’annonce, relativise Sylvain Del­planque, docteur ès sciences cognitives à l’Université de Genève.

«L'émotion est la réunion de la pensée et de l’état du corps»

Les neurosciences se penchent actuellement sur les effets de l’ocytocine, car elle rend les gens plus altruistes.» Utiliser des molécules qui créent l’envie de développer un lien est donc envisageable. «Mais de là à déterminer quel type d’attachement, cela me paraît trop enthousiaste.»

L’avis du Pr Pierre Magistretti, directeur du Mind Brain Institute à Lausanne, est plus tranché. «À ce jour, la théorie du père de la psychologie moderne, William James, reste valable. Elle stipule que l’émotion est la réunion de la pensée et de l’état du corps. Bien sûr, on peut influencer le lien entre le corps et l’émotion, mais comme il n’y a pas d’émotion sans le corps, on ne peut pas uniquement agir sur le cerveau.»

Prototypes de machines contrôlées par l'esprit

Alors que dans le film «Eternal Sunshine of the Spotless Mind» (2004), les cerveaux des héros sont «déprogrammés», nombre de technologies imaginées dans les films sont en train de devenir réalité. La force de l’esprit qui engendre le mouvement d’un objet? Si cela a été imaginé pour les héros «X-Men» ou le film «La Guerre des étoiles», il est aujourd’hui réalité grâce aux interfaces cerveau-machine.

L'université de Lausanne est en train de tester des prototypes de claviers d’ordinateur virtuels, des chaises roulantes ainsi que des prothèses de bras bioniques contrôlés par la pensée. Comment ça marche? L’utilisateur porte un bonnet à électrodes qui relayent l’activité du cerveau à la machine. L’équipe du Prof. José del R. Millán va même plus loin en cherchant à programmer le système pour qu’il apprenne à connaître son utilisateur et lui offre ainsi des périodes de repos en réfléchissant à sa place.

L'essentiel Online avec Caroline Goldschmid

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Last modified on Tuesday, 30 November 1999 01:00
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