Cela fait un an que les magasins peuvent ouvrir au-delà de 18h le samedi et, selon la ministre des Classes moyennes, Françoise Hetto-Gaasch, le bilan est plus que positif: devant les députés de la commission des Classes moyennes de la Chambre, elle a en effet indiqué mardi que les magasins qui avaient mené l’expérience avaient vu leur chiffre d’affaires augmenter de 3,42% sur les six derniers mois de l’année 2010 et de 25% sur les seuls samedis des mois de mars et d’avril 2011.
Mais le hic pour les syndicats, ce sont les magasins choisis pour l’étude: le bilan s'appuie sur seize grandes surfaces qui ont pratiqué ces horaires élargis (Auchan, Cactus, Cora, Delhaize, Match). «Quid des petits commerces?» s’interrogent l’OGBL et le LCGB dans un communiqué commun. Et d’insister sur le fait qu’au final, ce sont les salariés qui vont pâtir d’une possible généralisation - voulue par la ministre - puisqu’ils vont «sacrifier une partie de leur temps libre et donc perdre en qualité de vie», écrivent les syndicats dans un communiqué commun.
Ils saluent toutefois la volonté de Françoise Hetto-Gaasch de trouver un terrain d’entente avec les partenaires sociaux afin de trouver des compensations dignes de ce nom, y compris pour ceux qui ne sont pas protégés par une convention collective.
«Intéressant à la fois pour les commerçants et pour les consommateurs»
«Un tiers de nos membres se sont déclarés plutôt favorables à l'ouverture jusqu'à 20h», explique Yves Piron, président de l'Union commerciale de la Ville de Luxembourg (UCVL) qui représente 450 commerçants. Mais le directeur regrette de ne pas avoir été intégré dans le bilan présenté mardi, par la ministre des Classes moyennes.
Loin d'être totalement hostile à cette ouverture, l'UCVL veut surtout aborder la question de façon plus globale. «On veut ouvrir les magasins jusqu'à 20h? Alors organisons des solutions pour que cela soit possible et intéressant à la fois pour les commerçants et pour les consommateurs». Il faudrait organiser un système de garde d'enfants «puisque 80% des commerçants sont des commerçantes» mais aussi revoir les transports «car plus de 50% des vendeurs viennent de la Grande Région...»
À l'automne prochain, un nouveau sondage sera proposé aux commerçants de la Ville de Luxembourg mais «sans une approche globale pour rendre les centres-villes plus attractifs après 18h». Pas sûr que la proportion de commerçants favorables ait augmenté.
(L'essentiel Online)
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