> Tests bancaires européens La crédibilité des banques de l'UE en question
Thursday, 14 July 2011 16:00

Tests bancaires européens La crédibilité des banques de l'UE en question

Tests bancaires européens La crédibilité des banques de l'UE en question

Chargée par les dirigeants européens de superviser l'opération, l'Autorité bancaire européenne (EBA) rendra son verdict à Londres à 16H00 GMT, juste après la fermeture des Bourses du continent pour le week-end.
L'EBA dira alors combien de banques seraient incapables de traverser une récession économique de deux ans. Chacune d'elles doit indiquer dans la foulée les mesures qu'elle compte prendre pour consolider sa position. Des établissements considérés comme tangents pourraient aussi faire des annonces.

Les banques testées, dans 21 pays, représentent 65% des actifs bancaires européens. Conscients de l'enjeu particulier de l'exercice alors que la crise de la dette dans la zone euro n'en finit plus de s'étendre, les ministres européens des Finances se sont publiquement engagés cette semaine à soutenir les banques qui échoueraient. Un an après de précédents tests raillés pour ne pas avoir détecté le naufrage imminent des banques irlandaises, l'Union européenne sait que sa crédibilité est en jeu et l'EBA a promis que l'examen avait été cette fois-ci beaucoup plus «sévère».

Exposition au risque dit «souverain»

Selon les pronostics des milieux financiers, entre dix et 15 banques devraient échouer aux nouveaux tests, ne serait-ce que pour en garantir la «crédibilité politique». Signe de la fébrilité ambiante, plusieurs banques ont pris les devants. La banque régionale allemande Helaba a annoncé dès mercredi qu'elle avait raté l'examen, tout en faisant part de son «incompréhension». Jeudi, deux entités espagnoles, la banque Banco Pastor et la caisse d'épargne CatalunyaCaixa, ont publié des communiqués pour le moins ambigus affirmant avoir passé avec succès les tests... mais en s'affranchissant de certains critères de l'EBA qu'elles contestent.

Pour réussir, les banques doivent pouvoir justifier d'un ratio de fonds propres «durs» - le capital le plus sûr et facilement disponible - supérieur à 5% dans toutes les situations envisagées. Les banques détailleront aussi, pour la première fois, leur exposition au risque dit «souverain», c'est-à-dire les montants de dette publique de pays en difficulté qu'elles ont accumulés.
Un défaut de paiement de la Grèce n'a toutefois pas été formellement pris en compte par l'EBA, ce que certains analystes ont vivement critiqué dans le contexte actuel.

Sept banques européennes avaient échoué en 2010

Le pays le plus représenté dans la liste est de loin l'Espagne avec 25 établissements, devant l'Allemagne (13) et la Grèce (6). Outre les établissements allemands et espagnols, les banques grecques, italiennes, portugaises et irlandaises seront scrutées de près par les marchés.
L'EBA a élaboré deux scénarios: l'un dit de base, reprenant les principales prévisions macroéconomiques en vigueur; et l'autre dit «adverse», retenant des hypothèses théoriques de choc économique en 2011 et 2012.
Le scénario de crise prévoit par exemple une baisse de 0,5% cette année du Produit intérieur brut (PIB) de la zone euro, une chute de 15% des Bourses européennes et un plongeon des marchés immobiliers.

L'EBA a indiqué qu'elle avait intégré certaines mesures annoncées par les banques avant le 30 avril pour renforcer leur capital. La publication des résultats, initialement prévue en juin, avait été retardée après l'envoi par certaines banques de données «trop optimistes», selon l'EBA qui leur a alors demandé de revoir leur copie.
En 2010, 91 banques européennes, pour la plupart les mêmes que cette année, avaient subi les tests et seulement sept avaient échoué: cinq espagnoles, une allemande et une grecque.

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Last modified on Tuesday, 30 November 1999 01:00
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