L'Agence japonaise a toutefois précisé que le niveau des émissions radioactives enregistré depuis le début de l'accident nucléaire de Fukushima n'équivalait qu'à 10% de celui mesuré en 1986 après la catastrophe de la centrale située en Ukraine. Les mesures disponibles sur la radioactivité échappée de la centrale Fukushima Daiichi «montrent des niveaux équivalents au niveau 7», a déclaré un responsable de l'Agence (Nisa), un organisme officiel. Cette estimation porte sur la situation initiale et non sur la situation actuelle.
Nouvelle réplique mardi Une nouvelle réplique, de magnitude 6,4, du séisme dévastateur du 11 mars a eu lieu mardi matin à l'est de Tokyo et a été fortement ressentie dans la capitale japonaise où les immeubles ont tremblé. Aucune alerte au tsunami n'a été déclenchée et aucun dégât n'a été rapporté, d'après les médias. Selon l'Institut de géophysique américain (USGS), cette secousse de magnitude 6,4 s'est produite à 08h08 heure locale (01h08 au Luxembourg), et son hypocentre était situé sous l'Océan Pacifique, à 13 km de profondeur. L'échelle de gravité des accidents nucléaires Le Japon a relevé mardi son estimation de la gravité de l'accident survenu à la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi. Il l'a portée à 7, soit le niveau le plus élevé de l'échelle internationale des événements nucléaires, Ines (International Nuclear Event Scale). NIVEAU 7Rejet majeur avec effets considérables sur la santé et l'environnement NIVEAU 6
Rejet important susceptible d'exiger l'application intégrale des contre-mesures prévues NIVEAU 5
Rejet limité susceptible d'exiger l'application partielle des contre-mesures prévues; endommagement grave du coeur du réacteur ou des barrières radiologiques NIVEAU 4
Rejet mineur, exposition du public de l'ordre des limites prescrites; endommagement important du coeur du réacteur ou des barrières radiologiques, exposition mortelle d'un travailleur NIVEAU 3
Très faible rejet, exposition du public représentant une fraction des limites prescrites; contamination grave à l'intérieur du site avec effets aigus sur la santé d'un travailleur; accident évité de peu, perte de barrières NIVEAU 2
Aucune conséquence à l'extérieur du site; contamination importante à l'intérieur du site avec surexposition d'un travailleur; incidents assortis de défaillances importantes des dispositions de sécurité au niveau de la défense en profondeur NIVEAU 1
Aucune conséquence ni à l'extérieur ni à l'intérieur du site; anomalie sortant du régime de fonctionnement autorisé NIVEAU 0
Aucune importance du point de vue de la sûreté
«Il s'agit d'une évaluation préliminaire qui doit être entérinée par l'Agence internationale de l'Énergie atomique» (AIEA), a déclaré le responsable. Il a souligné que cette décision avait été prise «sur la base des mesures d'iode et de césium relevés dans l'environnement». «Nous allons continuer de surveiller la situation. C'est un niveau provisoire», a-t-il précisé. Seule la catastrophe de Tchernobyl a été classée jusqu'à présent à ce degré maximal de l'échelle internationale de l'INES. Il signifie qu'un «rejet majeur de matières radioactives» s'est produit avec «des effets considérables sur la santé et l'environnement».
Fuites potentiellement plus importantes qu'en 1986
L'Agence nippone a toutefois précisé que les émissions radioactives mesurées jusqu'à présent dans la centrale Fukushima Daiichi ne représentaient qu'»environ 10% de celles émises par Tchernobyl» en 1986. «Nous n'avons pas déploré les mêmes irradiations de personnes. Il y a eu des rejets à Fukushima de vapeurs et de fumées, mais pas de même ampleur ni de même nature qu'à Tchernobyl», a mis en exergue un porte-parole de l'Agence.
Mais l'exploitant de la centrale Tokyo Electric Power (Tepco) craint que les fuites radioactives soient finalement plus importantes que celles émises lors de la catastrophe de Tchernobyl. «Les fuites radioactives n'ont pas cessé complètement et notre inquiétude est qu'elles dépassent finalement celles de Tchernobyl», a déclaré mardi un responsable de Tepco.
80 000 personnes évacuées dans un rayon de 20 km
Fukushima Daiichi est gravement endommagée depuis qu'elle a été touchée par un très violent séisme de magnitude 9 et un tsunami géant le 11 mars. Les systèmes de refroidissements habituels des réacteurs sont en panne, ce qui a entraîné des explosions et des rejets radioactifs dans l'atmosphère et dans l'océan Pacifique.
80 000 personnes ont dû être évacuées dans un rayon de 20 km autour de la centrale. Le gouvernement a ajouté lundi quelques localités situées plus loin à la liste des zones à quitter. Des légumes verts et du lait provenant des alentours ont été retirés de la vente pour cause de radioactivité excessive. Plusieurs pays étrangers ont pris des mesures de contrôle renforcé, voire d'interdiction de produits alimentaires nippons.
Les autorités tentent d'empêcher cet accident de dégénérer en catastrophe majeure en déversant d'importantes quantités d'eau dans les réacteurs pour empêcher le combustible nucléaire de fusionner. Les techniciens de l'opérateur du site essaient par ailleurs de réparer les installations en espérant pouvoir relancer le système de refroidissement habituel des réacteurs. Lors de ces opérations, trois employés ont été irradiés, après avoir marché sans équipement approprié dans de l'eau fortement radioactive ayant inondé une salle des turbines d'un des six réacteurs.
Les images de la centrale de Fukushima envahit par les eaux
(L'essentiel Online/AFP)
Authors: