> «Affaire DSK» Tristane Banon entendue par la police
Lundi, 11 Juillet 2011 14:00

«Affaire DSK» Tristane Banon entendue par la police

Tristane Banon était entendue par les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris après sa plainte pour tentative de viol, a-t-on précisé. Cette audition intervient alors que l'enquête engagée aux États-Unis contre l'ancien directeur du FMI, après les accusations de la femme de chambre qui accuse DSK de l'avoir violée le 14 mai, a été fragilisée par des doutes quant à la crédibilité de la plaignante.

Tristane Banon accuse l'ancien patron du FMI d'avoir tenté de la violer en février 2003, dans un appartement du centre de Paris lors d'une rencontre pour un entretien réalisé dans le cadre de la préparation de son livre «Erreurs avouées (au masculin)».

Pour DSK, la scène que la jeune femme a racontée lors d'une émission télévisée en 2007, puis dans un entretien au site Internet AgoraVox en 2008, est «imaginaire». Ses avocats ont prévenu qu'une procédure pour dénonciation calomnieuse serait engagée quand ils auraient pris connaissance de la plainte. «L'entretien s'est déroulé normalement et, à son issue, j'ai passé un coup de fil à Michel Field (NDLR: animateur TV) afin qu'il lui accorde à son tour une interview. Quand j'ai appris qu'elle m'accusait d'agression, j'ai été stupéfait», répondait en mars DSK à son biographe, Michel Taubmann.

«Je n'en peux plus d'entendre dire que je suis une menteuse»

Selon l'avocat de Tristane Banon, Me Koubbi, la plainte repose toutefois sur des éléments matériels et ne se résumera pas à une «parole contre parole». «De nombreuses personnes se tiennent à la disposition de la justice pour témoigner», a ajouté l'avocat. D'autres personnes pourraient être entendues dans le cadre de cette enquête, notamment dans l'entourage de l'écrivain.

Passible de 15 ans de réclusion, la tentative de viol est un crime prescrit au bout de dix ans. L'agression sexuelle est en revanche un délit, prescrit trois ans après les faits. Le temps écoulé interdit donc à la jeune femme de porter plainte aujourd'hui pour agression sexuelle. Dans un entretien à l'Express, Tristane Banon, 32 ans, avait expliqué pourquoi elle avait attendu plus de huit ans après les faits qui, selon Me Koubbi, remontent à février 2003: «Je n'en peux plus d'entendre dire que je suis une menteuse du fait que je ne porte pas plainte», a-t-elle ainsi confié.

«Il y a huit ans, quand j'évoquais l'idée d'une plainte, tout le monde me faisait comprendre que cela n'aboutirait jamais», a poursuivi la jeune femme. La mère de la journaliste, Anne Mansouret, conseillère régionale PS, a reconnu avoir à l'époque dissuadé sa fille d'engager des poursuites contre DSK. Selon l'élue socialiste, un certain nombre de responsables socialistes étaient néanmoins au courant de l'affaire. «Dans l'entourage de Laurent Fabius, beaucoup étaient au courant. François Hollande, lui, connaissait l'histoire», a également assuré Tristane Banon.

À l'issue de l'enquête préliminaire, le parquet de Paris pourra décider de classer l'affaire ou d'ouvrir une information judiciaire, laissant le soin à un juge d'instruction de mener les investigations.

(L'essentiel Online/AFP)

Authors:

Last modified on Mardi, 30 Novembre 1999 01:00
back to top