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Lundi, 16 Mai 2011 15:00

Impact de l'Homme La Terre rentre dans une nouvelle ère

Impact de l'Homme La Terre rentre dans une nouvelle ère

Comparée aux dinosaures, l'espèce humaine existe depuis seulement un battement de cil. Mais elle a déjà si profondément modifié la Terre, son atmosphère et ses océans, que des scientifiques estiment que notre planète est entrée dans une nouvelle époque géologique.

Si des géologues surgis de l'espace visitent la Terre dans dix millions d'années, distingueront-ils l'empreinte de l'homme dans les roches et les sédiments qui s'accumulent à sa surface, tout comme nous l'avons fait pour les dinosaures, disparus voici 65 millions d'années? Pour des dizaines de chercheurs, réunis la semaine dernière à la British Geological Society de Londres, la réponse est «oui».

Nous entrons dans l'âge de l'homme

L'un d'eux, le prix Nobel de Chimie Paul Crutzen, a même suggéré un nouveau nom pour cette «époque géologique»: l'Anthropocène, autrement dit «l'âge de l'homme». On ignore le temps que durera cette période mais pour M. Crutzen, co-découvreur des substances chimiques responsables du trou dans la couche d'ozone, une chose est sûre: pour la première fois en 4,7 milliards d'années, une espèce unique a radicalement changé la morphologie, la chimie et la biologie de notre planète. Et contrairement aux dinosaures, elle en a parfaitement conscience.

«On ne sait pas ce qui va se passer durant l'Anthropocène, ça pourrait être bon, même meilleur (qu'actuellement), mais nous devons apprendre à penser différemment, dans une perspective globale», juge Erle Bellis, professeur de géographie et d'écologie à l'Université américaine du Maryland à Baltimore.

Équilibre

Pour Will Steffen, directeur de l'Institut du changement climatique de l'Université nationale d'Australie, quoi qu'il advienne, notre planète finira par retrouver un équilibre, comme elle l'a toujours fait. Autrement dit, la Terre se portera bien. Mais peut-être pas les hommes. «La planète sera bien plus chaude, son climat beaucoup plus orageux, et sa biodiversité bien moindre. Nous devrons être une espèce extrêmement résiliente» si nous voulons survivre, estime-t-il.

Depuis l'invention de l'Anthropocène par M. Crutzen voici une dizaine d'années, des scientifiques de tous horizons se sont ralliés à ce concept. «Cela a déclenché une prise de conscience», résume Will Steffen. L'idée a aussi déclenché des débats enflammés et de vives contestations.

Une nouvelle ère pas encore officielle

L'un de ceux qui pourrait trancher cette épineuse question, lourde de symboles et de conséquences, s'appelle Jan Zalasiewicz. Professeur à l'Université de Leicester, il dirige le groupe de géologues chargés de recommander si oui ou non l'Anthropocène doit officiellement s'ajouter aux quelque 150 éons, ères, périodes, époques et âges qui jalonnnent l'histoire de notre planète.

En attendant le verdict, Paul Crutzen espère que mettre officiellement un nom - l'Anthropocène - sur ces changements massifs aidera l'humanité à prendre conscience de ses responsabilités et des défis qui l'attendent. «Mais cette idée mettra probablement encore 20 ans à être acceptée», reconnaît le prix Nobel.

(L'essentiel Online/afp)

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Last modified on Mardi, 30 Novembre 1999 01:00
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