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Mercredi, 18 Mai 2011 17:00

Koweït Bagarre entre députés au Parlement

Koweït Bagarre entre députés au Parlement

Lors du débat sur la situation des deux détenus koweïtiens à Guantanamo que Washington refuse de libérer, un député chiite, Hussein al-Kallaf, a qualifié ces prisonniers de «membres d'Al-Qaïda». Ces propos ont suscité la colère du député Jamaan al-Harbash du groupe sunnite des Frères musulmans et un vif débat s'est ensuivi au cours duquel deux députés chiites et quatre élus islamistes sunnites en sont venus aux mains. Le président du Parlement, Jassem al-Khorafi, a qualifié de «honteux» cet incident sans précédent. Il a ajourné la séance de la Chambre jusqu'au 31 mai et ordonné une enquête parlementaire.

Le député indépendant Roudhan al-Roudhan a appelé l'émir, cheikh Sabah al-Ahmed, à user de ses prérogatives constitutionnelles pour suspendre pendant un mois les séances du Parlement. Le député chiite Adnan al-Moutawa, qui a été blessé sous l'oeil lors de la bagarre, a accusé les députés sunnites de ne pas croire en la démocratie, notant qu'agresser physiquement un opposant était «une forme de terrorisme». Durant le débat, auquel assistaient des avocats américains des détenus koweïtiens à Guantanamo, des députés islamistes ont demandé au gouvernement d'exercer des pressions sur Washington pour la libération de ces deux détenus ou d'en saisir la Cour pénale internationale. Les Etats-Unis ont déjà libéré 10 Koweïtiens de Guantanamo mais ils ont jusqu'ici rejeté tous les appels de leur allié koweïtien pour la libération des deux autres.

«Laissez-les mourir»

Le 1er décembre, le Koweït avait démenti que son ministre de l'Intérieur ait demandé à Washington de laisser mourir ses compatriotes détenus à Guantanamo, comme l'avait rapporté un câble diplomatique américain cité par WikiLeaks. Selon ce télégramme classé «secret», daté du 5 février 2009, cheikh Jaber Al-Khalid Al-Sabah, ministre de l'Intérieur, préconisait de régler de façon radicale le sort de quatre prisonniers koweïtiens du camp de Guantanamo: «Laissez-les mourir». Le chef de la diplomatie koweïtienne, cheikh Mohammad Al-Sabah, avait déclaré à la presse que le ministre de l'Intérieur avait qualifié l'information de «pur mensonge».

Les rapports sont tendus au Koweït entre la minorité chiite, qui dit représenter quelque 30% des 1,1 million d'autochtones et qui compte 9 des 50 élus du Parlement, et la majorité sunnite, sur fond de tensions locale et régionale. La tension s'est accentuée à l'occasion du déploiement en mars d'une force du Golfe à Bahreïn pour mater des protestations pro-démocratie animées par la majorité chiite dans ce pays, et du démantèlement au Koweït d'une cellule d'espionnage au profit des Gardiens de la Révolution, corps d'élite de l'armée de la République iranienne.

(L'essentiel Online/AFP)

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Last modified on Mardi, 30 Novembre 1999 01:00
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