«La frontière journalistique», qui prohibe traditionnellement en Belgique la publication d'«informations sur la vie privée a été franchie abruptement», écrit mercredi, le quotidien néerlandophone De Standaard, au lendemain de la parution d'un article choc dans le magazine flamand Story. L'hebdomadaire, spécialisé dans la vie des célébrités, a affirmé que le chef du gouvernement, qui gère les «affaires courantes» depuis les élections de juin 2010, avait envoyé «849 SMS» à une Anversoise qui affirme avoir été sa «maîtresse».
Certains de ces messages, au caractère très privé, ont été envoyés pendant que M. Leterme assistait à des réunions européennes, souligne Story. Le rédacteur en chef du magazine, Frederik De Swaef, assure d'ailleurs qu'il ne les auraient jamais publiés s'ils n'éclairaient pas les activités officielles du Premier ministre chrétien-démocrate flamand. Car ces messages révèlent aussi qu'Yves Leterme est intervenu pour tenter de décrocher un emploi pour cette relation au ministère des Affaires étrangères, selon Story.
L'affaire DSK dans le débat
M. Leterme a fait dire mardi par son porte-parole qu'il était «choqué» et qu'il «conteste fermement le contenu» de l'article. Les réactions politiques sont peu nombreuses. «Dans des circonstances difficiles pour la Belgique, il fait un bon travail. Pour le reste, c'est sa vie privée», a lancé la vice-Première ministre socialiste, Laurette Onkelinx. «L'affaire DSK est en train de perturber les relations entre la presse et le monde politique partout en Europe», a regretté le ministre des Finances, Didier Reynders.
«Jusqu'ici, il régnait un certain consensus du silence», reconnaît le quotidien flamand De Morgen, en expliquant que les problèmes d'alcool ou les aventures extraconjugales d'élus étaient passés sous silence par les journalistes. Le journal Le Soir souligne que l'affaire est déjà «désastreuse en termes d'image» pour Yves Leterme et que, s'il a «menti», ses «ennuis commenceront».
(L'essentiel Online/AFP)
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