Ces nouvelles règles, qui visent à améliorer la lisibilité des étiquettes pour le consommateur, devraient rentrer en application d'ici la fin de l'année. Mais les professionnels de l'agroalimentaire auront trois à cinq ans pour s'y conformer. Premier "gros" changement: les caractères des étiquettes seront écrits plus gros. Rassurez-vous il n’y a pas que ça...
Comment bien lire une étiquette? 1. Lire la liste des ingrédientsIls sont classés par poids, du plus important au moins important. Il faut donc éviter les produits dont les listes débutent par de l'eau (l'aliment n'aura aucune valeur énergétique), des matières grasses ou du sucre. 2. Évitez les longues listes
Achetez des aliments qui contiennent aussi peu d'ingrédients que possible (moins de 10 lignes). Les aliments dont les listes contiennent trop de E (désignant les additifs) sont également déconseillés. 3. Évaluer la teneur en sel
La loi n'oblige pas les fabricants à indiquer la teneur en sel d'un aliment. Ils ne mentionnent donc souvent que la teneur en sodium. Donc quand une étiquette affiche 1g de sodium, il faut comprendre 2,5g de sel. Et sachant que la limite quotidienne recommandée de sel est 2,3g, ça fait beaucoup! 4. Attentions aux sucres cachés
Le sucre porte de nombreux noms sur les étiquettes (lactose, fructose, aspartane...), donc une boisson présentée comme sans sucres n'est pas forcément toujours sans sucres.
Les nouvelles étiquettes vont permettre de connaître la date de congélation, l'addition d'eau dans le poulet ou le poisson, l'addition de protéines d'autres origines animales et la présence de «produits d'imitation» comme les substituts de fromage. De plus, et c’est l’une des revendications principales des associations de défense des consommateurs, d’autres substances allergènes seront désormais notées (actuellement, 14 substances sont identifiées comme telles).
Meilleur pistage des produits
Les emballages ne pourront pas non plus donner faussement l'impression que le produit contient un ingrédient qui en fait n'entre pas dans sa composition: «Si un yaourt porte une image de fruits, il faut qu'il contienne des fruits, et pas seulement des colorants ou des arômes», a résumé la rapporteur du texte, la conservatrice allemande Renate Sommer.
Enfin, et c’est une grande nouveauté, les produits dont les ingrédients viennent de différents pays devront clairement le stipuler. Par exemple, l'étiquette d'un beurre fabriqué en Grande-Bretagne avec du lait importé de Pologne devra alors préciser ces deux informations. «Une très bonne chose» selon l’Union Luxembourgeoise des consommateurs (ULC). «Il va être plus facile de déceler la fausse publicité, si un produit se présente comme Made in Luxembourg ou Made in France, on pourra savoir si c’est vraiment le cas ou s'il a juste été emballé dans le pays», indique Jean Feyereisen.
«Il faut éduquer les consommateurs»
Même si l’association luxembourgeoise applaudit cette dernière mesure, et la prise en compte de davantage de substances allergènes, elle n’est pas vraiment satisfaite par ces nouvelles règles. «Rendre les étiquettes plus claires n’est pas une mauvaise idée mais les efforts doivent se porter surtout sur l’éducation des consommateurs, il faut les rendre vigilants. L’industrie alimentaire est tellement puissante que ce n’est pas en changeant les étiquettes que nous pouvons les battre, c’est en éduquant. Mais éduquer prend du temps et c’est dur!»
Pour l'ONG allemande «Foodwatch», qui défend les consommateurs face aux industries agroalimentaires, le texte approuvé mercredi «n'apportera que peu de progrès pour les consommateurs». «La tricherie sur les étiquettes va continuer», et «l'industrie alimentaire s'est imposée sur pratiquement tous les points» litigieux, a-t-elle jugé dans un communiqué. Les représentants des industries agroalimentaires ont d'ailleurs fait part de leur «satisfaction» après le vote.
FR/L'essentiel Online/AFP
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