28 millions d'euros détournés
La BEAC regroupe les réserves des Etats membres de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale: le Gabon (qui en désigne le gouverneur), le Cameroun (où est situé le siège), la République du Congo, la République centrafricaine, le Tchad et la Guinée Equatoriale. Selon le câble datant de juillet 2009, le gouverneur de la BEAC, le gabonais Philip Andzembe, avait placé en secret 500 millions d'euros dans un investissement à haut risque de la banque française Société Générale.
Après que ce placement non autorisé a été rendu public, un audit de la BEAC a été mené et «a révélé des malversations encore plus larges et plus audacieuses, liées à la hiérarchie des officiels gabonais», a indiqué le fonctionnaire à l'origine de cette information. «L'enquête interne a montré que 36 millions de dollars (environ 28 millions d'euros, ndlr) ont été détournés via des chèques à des hauts responsables du Gabon», a-t-il dit.
Enquête en cours
Le clan au pouvoir au Gabon, «dont le défunt président Omar Bongo et son fils Ali, ministre de la Défense et candidat à la présidence (élu depuis à la tête du pays, ndlr), a bénéficié du détournement de fonds», indique le document. «Cette ambassade n'est pas en mesure de vérifier la véracité de l'accusation selon laquelle des hommes politiques français ont bénéficié du détournement de fonds», se contente de conclure le câble, signé de l'ambassadeur américain au Cameroun Janet Garvey.
Une enquête est en cours en France sur le patrimoine dans l'Hexagone de trois présidents africains et de leurs proches, dont Omar Bongo, suite à une plainte de Transparency International, une ONG spécialisée dans la lutte contre la corruption.
Authors: L'essentiel