Dans l’article incriminé, Juncker avait tenu les propos suivants: «Cette tache blanche au centre de l’Europe est une absurdité géostratégique». C’est cette phrase qui a fait sursauter le vice-président de l’UDC. Elle évoque pour lui le langage tenu il y a plus de septante ans par le dictateur allemand Hitler qui traitait la Suisse de «sale petit hérisson arrogant».
Stratégie «absurde
Dans l’interview accordée à Die Zeit, Juncker, qui préside également l’Eurogroupe de l’UE, avance les arguments suivants en faveur d’une adhésion de la Suisse à l’Union européenne. Pour lui, « la Suisse fait partie du noyau des États européens ». Une adhésion de la Suisse comporterait en outre un autre avantage significatif. «Elle amènerait dans ses bagages une dose substantielle de bon sens, ce qui ferait beaucoup de bien à tout le monde ».
Le philosophe et politologue Georg Kohler, cité dans le SonntagsBlick, estime que comparer l’UE au troisième Reich relève d’une stratégie «absurde tout en étant perfide». « Tenir de tels propos est bête car la Suisse dépend de l’Union européenne », ajoute-t-il. Pour l’historien Urs Altermatt, la polémique entre Blocher et Juncker est en train de dérailler : «Établir un lien entre les propos de Juncker et le règne des nazis est indigne. Du point de vue historique, il est condamnable de professer de tels mensonges».
Les deux hommes doivent participer à une discussion publique le 12 janvier. Après de tels propos, il n’est pas certain que Jean-Claude Juncker y prenne part.
L'essentiel Online avec rga
Authors: L'essentiel