> Récit d'une arrestation «Ne me tuez pas!», a supplié Laurent Gbagbo
Mardi, 12 Avril 2011 08:06

Récit d'une arrestation «Ne me tuez pas!», a supplié Laurent Gbagbo

Récit d'une arrestation «Ne me tuez pas!», a supplié Laurent Gbagbo

«Il y avait des mines un peu partout dans la cour» de l'imposante demeure, raconte un élément des Forces républicaines (FRCI) de son rival Alassane Ouattara. M. Gbagbo s'y était retranché depuis une semaine devant l'offensive des FRCI, appuyées par des frappes aériennes de la France et de l'ONU. «Nous avons des éléments qui ont été blessés, qui ont marché sur les mines qui étaient installées dans la cour», poursuit le combattant. «On a jeté des gaz lacrymogènes dans la maison et puis le commandant Vetcho (l'un des chefs militaires FRCI) est rentré».

«Quand il s'est retrouvé face à Gbagbo, devant son bureau, la première phrase que Gbagbo a dite, c'est: "ne me tuez pas"», affirme- t-il. «Ils lui ont fait porter un gilet pare-balles et puis le commandant Vetcho, le commandant Wattao, Chérif Ousmane, Morou Ouattara (trois autres chefs FRCI) ont formé un blocus pour le protéger parce que certains de nos éléments voulaient en finir avec lui tout de suite».

«Sorcière, guenon, escadron de la mort»

«On l'a mis dans un 4x4 de Wattao, à l'arrière, et on l'a conduit directement» au Golf Hôtel, QG du camp Ouattara dans le même quartier de Cocody (nord), indique ce témoin. «On l'a fait entrer discrètement dans l'hôtel. Il était protégé par des éléments de la sécurité des FRCI et des gendarmes de l'ONU», a dit un autre témoin.

«J'ai vu (son épouse) Simone arriver dans le hall, elle portait une longue robe. Les gars de la sécurité des FRCI essayaient de la protéger de la foule qui tentait de la frapper. Malgré ça, il y en a certains qui, semble-t-il, ont réussi à lui donner quelques coups, lui tirer les cheveux. On entendait les gens l'insulter, la traiter de "sorcière, guenon, escadron de la mort"», a-t-il dit.

Selon le combattant pro-Outtara, «les gens ont arraché son foulard, l'ont déchiré, ils disaient qu'ils allaient garder ça en souvenir». L'ex-homme fort d'Abidjan et sa femme ont été placés dans une suite, et leurs proches dans d'autres pièces, a-t-il précisé. «Il y a des soldats onusiens et des FRCI pour sécuriser tout ce monde».

Les images tournées quelques minutes après l'arrestation du couple Ggagbo

(L'essentiel Online/AFP)

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Last modified on Mardi, 30 Novembre 1999 01:00
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