Dans «Le Moine», le comédien parisien interprète un capucin qui recueille les confessions de ses ouailles. Pour «L'essentiel», il a accepté de se soumettre à la question.
L'essentiel: Vincent, êtes-vous croyant ou athée?
Vincent Cassel: Je ne suis pas religieux. Je me refuse à appliquer comme règles de vie des règles écrites qui viennent de je ne sais où. Mais je ne suis pas athée. Je suis hyper respectueux de la vie. J'ai du mal à écraser une fourmi!
Quel est le dernier texte religieux fondamental que vous ayez lu?
Les choses les plus intéressantes que j'aie lues à ce sujet sont des choses scientifiques ou liées au chamanisme.
La dernière tentation à laquelle vous ayez succombé?
Il y a tentation quand il y a interdit. Et je n'ai pas trop d'interdits dans la vie.
Un interdit peut être dicté par votre conscience...
Ma conscience, c'est de ne faire de mal à personne. Les interdits liés à la morale ne m'intéressent pas.
Lequel des péchés capitaux vous titillerait le plus?
(Sans hésiter) La luxure et la gourmandise. Ce sont les deux seuls intéressants!
Vous arrive-t-il de prier?
Quand j'ai peur, si je ne fais pas gaffe, mon réflexe serait de faire le signe de croix: c'est la béquille à laquelle j'ai été habitué. Mais je m'y refuse parce que je ne me plais pas quand je me réfugie dans des choses qu'on m'a inculquées.
Pour qui ou quoi seriez-vous prêt à damner votre âme?
Mais pratiquement pour tout! Je plaisante: je ne crois pas à ce concept. Pour qui serais-je capable de sacrifier ma vie, plutôt? Mes enfants et ma femme, mon frère, ma sœur, ma mère... C'est de la théorie. Il faut passer par l'épreuve du feu pour se rendre compte de ce qu'on vaut à ce niveau-là.
En vous présentant devant saint Pierre, que lui diriez-vous pour entrer au paradis?
Ah, je connaissais plein de vannes là-dessus! Plus sérieusement, je pense que c'est Dieu qui viendrait me dire avec le sourire: «Alors, ainsi, je n'existe pas?».
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