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Mercredi, 17 Novembre 2010 21:35

Qui veut voyager loin, ménage… sa nature!

À 5 ans, Reinhold Messner s'est offert son premier 3 000. Ensuite, le «gamin» a accumulé les ascensions périlleuses, les traversées extrêmes, les exploits hors du commun. Un voyageur peu ordinaire qui a décidé de s'embarquer dans un nouveau défi, convaincre ses contemporains de la nécessaire protection de la Terre. Suivez sa trace sur la piste du tourisme durable…

L'essentiel: Triste anniversaire, voilà 40 ans qu'après avoir vaincu l'un des plus durs sommets de l'Annapurna vous perdiez votre grand frère,

compagnon d'escalade…

Reinhold Messner: Je considère que c'est une date clef de ma vie. Pas seulement pour la tristesse que cette mort a causée mais aussi car, à partir de ce jour, j'ai décidé de ne plus vivre que dans le présent ou le futur, l'action ou ses conséquences.

Est-ce de là que vient votre engagement pour la protection de la nature?

Non, en Tyrolien passionné d'escalade puis d'alpinisme, j'ai passé le plus clair de ma jeunesse dehors. J'ai vite compris que l'important ce n'était pas l'homme (éphémère) mais son cadre de vie. Un environnement pas si éternel. Et même dans les pires difficultés, de froid, de neige, même si j'ai laissé des doigts de pied à grimper au sommet des montagnes, je n'ai jamais considéré la nature comme une ennemie. L'environnement, comme on dit, c'est ma maison. Il faudrait être fou pour casser cet abri qui nous nourrit si bien!

Jeudi soir, à Esch-Belval, vous donnerez une conférence sur le tourisme durable. Ces deux notions sont-elles compatibles?

Je le crois. Découvrir un ailleurs, cela veut dire s'adapter et respecter. Partout il faut limiter ses déchets, restreindre sa consommation d'eau et d'énergie, choisir des modes doux de déplacement. Si l'on veut être puriste du tourisme durable, il faudrait presque ne voyager qu'à pied autour de chez soi (rires)… Plus sérieusement, au-delà du séjour, c'est le trajet qui pose problème. Avions, cars, autos, tout cela nuit à la nature plus que l'humain en vacances. C'est donc aux transporteurs aussi d'agir dans le bon sens.

Et vous avez également milité en ce sens quand vous avez été député européen vert.

Bien sûr. Même si aujourd'hui je n'ai plus de mandat, j'agis toujours pour la protection de la nature en essayant de transmettre au maximum mon enthousiasme à ceux que je croise. J'aime cette planète parce qu'elle m'accueille. J'aimerais la laisser tout aussi «confortable» pour mes petits-enfants. Je leur souhaite plus de montagnes et moins d'usines. Plus de voyages et moins de travail!

Recueilli par Patrick Jacquemot

Authors: L'essentiel

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Last modified on Mardi, 30 Novembre 1999 01:00
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