Le chef du gouvernement italien est entré directement en voiture dans l'enceinte du palais de justice avec son escorte pour se rendre dans les bureaux d'un juge des audiences préliminaires au septième étage de l'imposant palais de justice de Milan. Cette audience préliminaire, la première d'une série de quatre ou cinq, doit servir à décider s'il doit être jugé ou non pour fraude fiscale et abus de confiance concernant la surfacturation présumée de droits télévisés achetés par Mediatrade-RTI, une société de son empire, à la Paramount et à d'autres majors américaines.
Une trentaine de militants de son parti, le Peuple de la Liberté (PDL), l'attendaient aussi à l'extérieur avec des banderoles clamant: «la politique dans les urnes pas dans les tribunaux», «la justice n'existe pas là où il n'y a pas de liberté» ou encore «Silvio tu dois résister, résister, résister». L'audience se tient à huis clos. Cependant, M. Berlusconi pourrait faire une déclaration à sa sortie. Avant de se rendre au tribunal, le chef du gouvernement a dénoncé, dans un appel téléphonique à l'une de ses chaînes de télévision, des «accusations ridicules et infondées».
«Moi, dans Mediaset (maison-mère de Mediatrade, ndlr) je ne me suis jamais occupé de l'achat de droits de retransmission. Depuis que je suis entré en politique en 1994, je me suis éloigné des entreprises que j'ai créées», a-t-il argué sur Canale 5. Le «Cavaliere» s'en est également pris à l'opposition de gauche, en estimant que ce procès «entre dans le cadre d'une tentative, comme les précédents, pour tenter d'éliminer le principal obstacle rencontré par la gauche dans sa conquête du pouvoir». Selon lui, «en Italie, le communisme n'a jamais changé; il y a encore des gens qui utilisent le code pénal comme instrument de lutte idéologique».
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