Fermeture immédiate de la centrale de Cattenom et début des négociations pour sortir du nucléaire. Voici les deux requêtes initiées par Henri Kox, député Vert et bourgmestre de Remich, et Claude Wiltzius, bourgmestre de Frisange. Des requêtes lancées sous la forme d'une pétition et d'une manifestation organisée dimanche, au Carrefour de l'Europe, dans le zone des trois frontières. Une initiative saluée par certains, conspuée par d'autres.
Pour certains internautes, pétition et manifestation ne sont qu'une tentative de récupération politique de la catastrophe nucléaire au Japon. Une récupération sans proposition de mesures alternatives. «Et voilà les opportunistes, surfeurs émérites sur la détresse humaine, égocentriques printaniers... L'heure est plutôt à organiser des manifestations d'aide aux Japonais qui sont beaucoup plus dignes que vous messieurs les démagogues», s'indigne ainsi Guy de Guizbeugne. «On enlève les téléphones portables, les ordinateurs, les jeux, les voitures et tout ce qui pollue (…), on tiendrait pas deux jours. Alors les élus verts, qu'ils arrêtent de raconter n'importe quoi», poursuite Christkanfen. «Allez, on coupe le courant de Cattenom! Et après? Quel système peut produire l'électricité de la même manière fiable qu'une centrale atomique? Aucun!», résume Jacques Eolien.
«Les gens ne veulent pas non de l'éolien»
Mais pour la majorité des commentateurs, l'initiative luxembourgeoise pointe du doigt la question de l'approvisionnement énergétique des pays qui composent la Grande Région. Alors que The Boss se demande pourquoi «la plupart des centrales nucléaires françaises sont situées en bordure des pays limitrophes? Autrement dit, la France a fait le choix du nucléaire et en impose sans vergogne les dangers à ses voisins!», quelques internautes font émerger toute la complexité de la question nucléaire. Ainsi, à la question de la proximité des centrales nucléaires françaises avec les frontières, plusieurs réponses font état du fait que «les pays limitrophes sont de bons clients». Pour Px, «beaucoup de ces centrales ont été aidées financièrement par les dits pays limitrophes qui ont des partenariats pour acheter l'électricité moins chère.» Pour Gratz, «Cattenom fait vivre beaucoup de monde, et ces messieurs allemands sont bien contents d'acheter notre électricité nucléaire, car 80% de la production et vendu a l'étranger…»
Enfin, certains s'interrogent sur les possibilités concrètes et réalistes pour sortir du nucléaire ou pour limiter au maximum les risques. Et sur ce point, les idées sont nombreuses, même si toutes ou presque possèdent des détracteurs. «On peut aussi faire un parc avec 5 000 éoliennes à la place, note Jacques Eolien. Ah oui, mais les gens n'en veulent pas non plus.» Même opposition en ce qui concerne les panneaux photovoltaïques. «Il faudrait imposer à chaque foyer de s'équiper de panneaux photovoltaïques. Le soucis c'est qu'à l'heure actuelle la plupart de gens sont hypnotisés par les beaux discours de sociétés cotées en bourse, dont les actionnaires n'ont pour objectif que de conserver/augmenter leurs bénéfices en rendant les gens dépendants du nucléaire malgré les risques encourus.» «La transmutation des déchets, on sait le faire aussi bien théoriquement qu'expérimentalement. Mais pour le faire a une échelle suffisante il faut construire des installations et ces messieurs les verts sont contre...», note Px.
Loin de toutes ces considérations, certains mettent en avant l'aspect pragmatique des choses. «Si Cattenom rencontre un problème alors c'est toute la région qui a un problème. Même si Gravelines (plus ou moins 400 km de Luxembourg) a un problème, alors tout le pays est dedans, à cause des vents. La sécurité doit bien être le premier objectif de la direction d'EDF.»
(Jmh/L'essentiel Online)
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