"Une personne vêtue d'un uniforme de l'armée afghane a ouvert le feu sur ses camarades, tuant deux soldats et blessant sept, avant d'être abattue", a déclaré le porte-parole du ministère afghan de la Défense, le général Mohammad Zahir Azimi. Il a précisé qu'une ceinture d'explosifs avait été découverte sur le corps de l'assaillant. Selon une source militaire ayant requis l'anonymat, trois insurgés, dont celui vêtu d'un uniforme de soldat, ont été tués après avoir réussi à entrer dans le ministère, situé face au palais présidentiel dans le centre de Kaboul.
Quelle est la situation en Afghanistan? Les talibans, chassés du pouvoir par une coalition internationale à la fin 2001 et qui mènent depuis une sanglante insurrection, ont multiplié ces derniers jours les attaques, particulièrement audacieuses, contre les forces afghanes et internationales qui soutiennent le fragile gouvernement de Kaboul. Plus de dix attentats suicide ont été enregistrés dans le pays depuis début avril. L'Otan doit transmettre en juillet aux forces afghanes la responsabilité de la sécurité dans sept zones réputées les plus sûres du pays, avant un transfert progressif sur le reste du territoire, censé s'étaler jusqu'à fin 2014. Les attentats suicide et les mines artisanales placées en bord de route sont les armes favorites des insurgés.Les talibans ont revendiqué l'attaque, menée contre l'un des lieux les plus sensibles et censé être l'un des plus protégés de la capitale afghane. "La cible de l'attaque était le ministre français de la Défense, Gérard Longuet", a affirmé un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid. "La raison de cette attaque est l'invasion de l'Afghanistan par l'armée française", a-t-il ajouté, précisant qu'elle n'était pas liée à la récente interdiction du port du voile intégral pour les femmes en France.
Le ministre afghan de la Défense indemne
Gérard Longuet était arrivé dimanche matin en visite en Afghanistan, où la France a déployé 4 000 soldats au sein de la Force de l'Otan. Il devait rencontrer dans la journée plusieurs responsables afghans, dont son homologue, le général Abdul Rahim Wardak. "Aucun élément ne permet de dire" que M. Longuet était visé par cette attaque, a réagi le ministère français de la Défense à Paris, expliquant que le ministre français se trouvait sur la base américaine de Bagram, à une cinquantaine de km de la capitale.
"Il n'était pas prévu d'entretiens au ministère afghan de la Défense" au moment où s'est produit l'attaque, a assuré le ministère. La suite du programme de M. Longuet en Afghanistan n'a pas été précisée. Selon une source sécuritaire occidentale, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, le ministre Wardak est indemne. Des dizaines de soldats afghans étaient déployés et bloquaient les routes aux environs du ministère.
(L'essentiel Online/AFP)
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