Alors que la lecture numérique existe depuis quelques années, le Salon du livre de Genève, qui ouvre ce week-end, aborde cette thématique pour la première fois. «Notre rôle n’est pas de prendre position sur les nouveaux formats de lecture, mais d’élargir les possibilités, recevoir les idées et informer, explique Adeline Beaux, directrice du salon. C’est pourquoi nous avons mis sur pied un Laboratoire des nouvelles lectures.» D'aucuns se demandent justement si la lecture ne se fera plus bientôt que sur un écran.
La bibliothèque version iPad Depuis l'arrivée de l'iPad 2, les applications liées à la lecture se sont étoffées. C'est que, plus fin, le modèle se glisse partout. Ou presque. De fait, il est facile d'emporter ses journaux et magazines préférés sans risquer une lombalgie. C'est en effet dans le domaine des médias que l'iPad en vaut vraiment la peine. Chaque titre rivalise d'ingéniosité pour proposer une interactivité tant utile que ludique. On apprécie par exemple une application comme Le Kiosque, qui permet une vue d'ensemble des journaux français et l'achat du sien sans quitter son salon. Outre les médias, les guides de voyage, bandes dessinées et livres sont légion, mais ont encore le défaut de s'adresser majoritairement aux anglophones. Dans la fameuse bibliothèque iBooks, il est fréquent de voir des classiques de la littérature française disponibles uniquement en anglais. Encore un effort, et l'iPad sera vraiment élevé au rang d'indispensable. Sur liseuse ou sur tablette? La lecture digitale se fait soit sur liseuse (ou «e-book»), soit sur tablette. Les gros lecteurs de romans se contenteront de la première, conçue spécifiquement pour le téléchargement et la lecture en noir et blanc des fichiers. Son prix: environ 156euros. Les technophiles à la recherche d'interactivité choisiront la tablette (de l'iPad au Galaxy Tab). L'affichage est en couleur et les capacités graphiques sont nettement supérieures, ce qui rend la tablette plus chère: environ 312 euros.L'arrivée sur le marché de la liseuse (support qui permet de lire les textes sous format électronique) et de tablettes telles que l'iPad va-t-elle engendrer une diminution progressive, voire la disparition du livre papier? «Ce n'est ni pour demain, ni pour tous les genres de livres. Le marché des livres électroniques n'en est qu'à ses balbutiements et l'offre reste encore relativement modeste», estime Pascal Vandenberghe, directeur général de Payot. Pour preuve, la chaîne suisse ne réalise même pas 1% des ventes avec ce format. «Il n'y aura pas, à moyen terme, de baisse des ventes de livres papier au profit du numérique», conclut le libraire.
Pour Frédéric Kaplan, expert du Laboratoire des nouvelles lectures, c'est un faux débat. «Il ne s'agit pas d'opposer simplement le papier au digital. Les deux utilisations peuvent cohabiter, chacune à son tour, en fonction du contexte. Jusqu'ici solitaire, la lecture a la possibilité de devenir communautaire. Ce qui est sûr, c'est que la lecture sur écran existe et qu'elle est déjà en train d'entrer dans nos habitudes». Tablette ou liseuse? Faites votre choix!
L'essentiel Online avec Caroline Goldschmid
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