Ce que Prince veut, Prince l'obtient. L'an dernier, ayant eu un coup de cœur pour le Grand Palais, il avait fait mettre sur pied un concert exceptionnel, en à peine deux semaines. Pour la date du 30 juin, au Stade de France (la seule en France), ce fut la même chose: tout s'est décidé il y a moins de six mois. 60000 spectateurs s'étaient déplacés, et nous y étions.

La diva soul, Sharon Jones ouvrait la soirée avant l'arrivée du Kid de Minneapolis, dans un décor sobre; le chanteur n'a pas besoin de subterfuges. D'emblée, Prince, chemise et guitare couleur or, pantalon blanc et bottes en fourrure, a présenté chacun de ses musiciens. Car même s'il joue lui-même de tous les instruments sur ses compositions, sur scène, c'est un véritable travail d'équipe. Ses musiciens, qui connaissent les 300 titres de la star sur le bout des ongles, sont capables d'improviser à tout moment.

Et pour ce concert exceptionnel, le légendaire Maceo Parker l'épaulait qui plus est au saxophone. Le live est primordial pour Prince, car c'est sur scène que son génie s'exprime. Le groove transpire de partout, il a besoin de partager une énergie folle, ça se sent et se matérialise par une avancée en forme de T, qui lui permet une proximité et une osmose avec son public. On sait que les formats ne lui conviennent plus, et il les a littéralement explosés sur scène, avec un premier segment de 25 minutes sans la moindre pause.

Armé de sa guitare, il a revisité ses hits, et s'est autorisé de nombreuses adaptations. Devant une audience conquise, il a entamé «Purple Rain», hymne fédérateur venu illuminer la nuit parisienne. À l'issue de presque trois heures d'un show impressionnant, où la liberté a rivalisé avec le talent, la foule a quitté le stade les jambes dégourdies et des étoiles plein les yeux. Prochain épisode à la Rockhal, mercredi soir...

Cédric Botzung