Quotidiennement, les rapports de police font état de cambriolages répartis sur l'ensemble du pays. Des vols de véhicules ou de biens qui surviennent essentiellement dans des habitations privées. Mais depuis quelques semaines, un nouveau phénomène a fait son apparition: les vols perpétrés dans les mairies. 18 d'entre elles ont ainsi été visitées dans 29 cambriolages survenus de bâtiments communaux au cours de ces dernières semaines. Dernier exemple en date: la mairie de Troisvierges, cambriolée cette nuit par trois hommes.

«Un groupe d'enquêteurs étudie en ce moment le modus operandi, les horaires et recoupe les différents témoignages des témoins pour tenter d'interpeller le ou les bandes à l'origine de cette vague de vols qui touche principalement le nord et l'est du Luxembourg, assure Vic Reuter, porte-parole de la police grand-ducale, contacté jeudi par L'essentiel Online. D'après nos constatations, le matériel informatique et l'argent liquide sont principalement le but de ces malfrats. Aucun passeport et aucun tampon officiel n'ont été subtilisés.»

Vol d'argent notamment destiné à l'aide sociale

Même si l'objectif des cambrioleurs semble être identique, à savoir des biens qui peuvent être facilement revendus, la valeur de la marchandise dérobée varie cependant énormément d'une commune à l'autre. La commune de Niederanven, cambriolée dans la nuit du 18 au 19 juillet dernier, a ainsi vu s'envoler «environ 15 000 euros répartis entre les ordinateurs, un poste de télévision et une caméra thermique, assure Jeannot Pierre, secrétaire à la mairie. Et à cela il fait ajouter les réparations des quatre ou cinq fenêtres qui ont été fracturées pour accéder aux bureaux. Des fenêtres en aluminium relativement chère.»

De son côté, la disparition d'un appareil photo, de la collection de voitures miniatures rares et de la caisse du receveur d'Eschweiler avait une valeur globale estimée à 4 000 euros. «Les cambrioleurs se sont notamment emparés de 2 980 euros qui étaient conservés en liquide et destinés en partie à être distribuer sous forme d'aide sociale dans la commune, déplore Pierre Grisius, secrétaire d'Eschweiler, contacté jeudi par L'essentiel Online. Nous espérons que l'assurance pourra nous rembourser correctement.» Une inquiétude légitime du fait que certaines communes sont mal, voire pas assurées pour ce genre d'événement.

Afin de tenter de juguler cette vague de délits, la police conseille aux bourgmestres «de mettre en place quelques mesures de sécurité basiques, mais efficaces», selon Vic Reuter. Installation d'une alarme de sécurité, fermeture systématique des portes des bureaux tous les jours ou bien encore de ne pas laisser les fenêtres entrebâillées la nuit. Des conseils qui semblent d'ores et déjà appliquées dans les communes touchées par le phénomène. Sur l'ensemble des communes contactées, seule une n'était pas encore équipée d'alarme. Une erreur qui sera prochainement réparée puisque le conseil de la commune a voté ce mercredi l'installation d'un système de sécurité.

Jean-Michel Hennebert avec Sarah Brock/L'essentiel Online