Eli ne mesure qu'un mètre vingt, certaines de ses dents de lait n'ont pas encore été remplacées et l'ordinateur portable sur lequel il écrit ses critiques est plus large que lui. Mais il a un champ lexical gastronomique déjà bien développé pour louer certains plats et en dézinguer d'autres.
«J'étais en vacances au Canada quand je me suis dit que je voulais devenir critique culinaire. Ma maman m'a dit de faire d'abord un blog. C'est comme ça que tout a commencé», explique-t-il. Depuis, il rédige des critiques des menus pour enfants dans les restaurants avec un oœil qu'aucun critique gastronomique adulte ne peut, par définition, avoir.
Sur son blog, «Les Aventures d'un gastronome en culottes courtes» («Adventures of a Koodie», en anglais), Eli chronique depuis août 2010 les restaurants dans lesquels il se rend avec sa famille à Baltimore, sur la côte Est et dans les régions où il se balade pendant les vacances.
Plus de 42 000 pages vues
Un an et cinquante restaurants plus tard, le petit bonhomme à lunettes sait ce qu'il cherche quand il rentre dans un restaurant: «De la viande juteuse, des desserts sucrés, des fromages moelleux». Quelque 120 personnes se sont inscrites sur son blog aux «41 497 pages vues», dit-il.
À propos d'une pizzeria californienne, il écrit le 13 juin: «Une hôtesse nous a dit qu'il y avait 20 minutes d'attente. Cela a pris un peu plus de temps avant d'être assis. (...) La pizza au poulet sauce barbecue était meilleure qu'elle en avait l'air!»
Heureusement la glace aux m&m's était «délicieuse». Du coup Eli, qui ne reçoit pas d'argent de sponsors ou de publicités, a donné cinq étoiles, le maximum, à la nourriture et quatre pour l'accueil des enfants. Ce dernier critère est noté en fonction des loisirs, dessins animés, films, espaces proposés aux enfants.
Dans un autre restaurant, de Baltimore, il note que les gens portent des «nœuds papillons» et des «chapeaux chics». Mais il est dépité qu'on lui serve un cheeseburger au bacon gros comme sa tête. «Un enfant ne peut pas manger un cheeseburger aussi gros», se désespère-t-il. Mais le pain aux oignons et le gâteau au chocolat recouvert de glace à la vanille sauveront les cinq étoiles.
Même ses profs consultent son blog
Ses parents, Jason et Cheryl, l'encouragent à continuer et notent que son blog l'a aidé à améliorer son écriture. Certains de ses professeurs consultent même le blog pour trouver des idées de restaurant pour leurs enfants.
L'enthousiasme d'Eli a surpris ses parents. D'autant qu'il n'a commencé à parler qu'à l'âge de quatre ans. «Difficile de croire qu'il s'agit d'un enfant dont on avait peur qu'il ne parle jamais», dit Cheryl Knauer.
Eli a gagné en notoriété suite à ses interviews dans les journaux, à la radio et à la télévision. Mais il prévient: «Que je sois connu ou non m'importe peu».
(L'essentiel Online/AFP)
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