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Friday, 24 June 2011 10:00

Rêve américain Du Congo à la NBA de Michael Jordan

L'intérieur de 18 ans a été sélectionné en 7e position par Sacramento et aussitôt envoyé vers Charlotte. «C'est le plus beau jour de ma vie. Je vais enfin jouer en NBA, en plus dans l'équipe de Michael Jordan!», a-t-il réagi, tout sourire. «J'ai rencontré Jordan (mercredi) et il m'a dit qu'il ferait tout pour m'avoir car il avait entendu beaucoup de bonnes choses sur moi. Qu'est-ce qui peut faire plus plaisir que ce genre de compliments de la part du plus grand basketteur de l'histoire ?»

À Lubumbashi (sud de la République démocratique du Congo) où il est né, Biyombo n'était pas prédestiné à devenir joueur professionnel de basket. Dans ce pays où le football est roi, il n'a touché la balle orange qu'à 12 ans. «En Afrique, il n'y a pas d'infrastructure. Pour le football, ce n'est pas trop grave. Pour le basket, c'est plus embêtant», dit ce gaillard de 2,04 m. C'est pourtant là qu'il a développé cet acharnement à vouloir grimper très haut, très vite, «à sauter les échelons» comme il aime à répéter. «J'ai toujours travaillé dur pour m'imposer, c'est peut être ça que m'a apporté le fait d'être né en Afrique. Je savais qu'il fallait bosser encore plus dur que ceux qui ont la chance de passer par le championnat universitaire américain (qui forment la grande majorité des sélectionnés de la draft)».

«Mais les exemples de Dikembe Mutombo (RDC) et Hakeem Olajuwon (Nigeria) et l'explosion actuelle (en NBA) des Serge Ibaka (Congo), Luol Deng (Soudan), Hamady Ndiaye (Sénégal) ou Luc Mbah à Moute (Cameroun) commencent à faire changer les choses en Afrique», nuance Biyombo.

Triple-double

C'est pourtant hors d'Afrique qu'il a été détecté. Lors d'un tournoi au Yémen, où il tentait depuis près de six mois de faire son trou, tout seul, l'adolescent est repéré par un entraîneur portugais, Mario Palma. Sa présence dans la raquette, son agilité défensive et surtout son aisance manifeste pour les contres et les rebonds -grâce à ses 2,29 m d'envergure- le propulsent tout droit vers l'Espagne, à Fuenlabrada, près de Madrid.

À 16 ans, il grimpe vite en équipe première, qui évolue en 1re division espagnole. Il y brille tellement que des recruteurs américains l'invitent en avril au Nike Hoop Summit, rencontre qui oppose chaque année les meilleurs espoirs américains à ceux du reste du monde. Biyombo survole le match, réalisant le premier triple-double de l'histoire de l'épreuve (12 points, 11 rebonds, 10 contres) et envoyant aux oubliettes le record de Kevin Garnett (Boston). Inconnu des scouts américains quelques mois auparavant, Biyombo devient d'un seul coup l'une des valeurs sûres de la draft, en juin. «Je suis venu à la draft car j'avais une chance de faire bonne figure (en NBA), lance timidement le Congolais. Si c'est pour être un joueur de plus sur le banc toute la saison, je préfère rester en Espagne. Mais je pense que j'ai un coup à jouer à Charlotte. Je vais me battre et me faire ma place. Quand tu arrives quelque part, il faut gagner le respect, c'est normal».

Après la draft, Biyombo a adressé son premier coup de téléphone à sa famille. À Lubumbashi, ses parents et ses six frères et sœurs attendaient la nouvelle avec impatience. «Quand je rentre au pays, mes petits frères se prennent pour mes entraîneurs, explique-t-il. Ils m'emmènent courir, m'obligent à garder le rythme. Ils suivent tout du basket maintenant. J'ai toujours voulu leur donner le bon exemple. Je suis fier d'y avoir enfin réussi».

(L'essentiel Online/AFP)

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Last modified on Tuesday, 30 November 1999 01:00
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