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Wednesday, 13 July 2011 14:00

Élections communales «Être obligé de voter, ça me dérange»

Élections communales «Être obligé de voter, ça me dérange»

Il y a quelques jours, l'Association de soutien aux travailleurs immigrés (ASTI) tapait du point sur la table. Selon elle, les responsables politiques luxembourgeois n'ont pas fait suffisamment d'efforts pour inciter les étrangers à s'inscrire sur les listes électorales en vue du scrutin communal d'octobre. Volonté politique ou pas, ce qui est sûr c’est que les chiffres ne sont pas à la hauteur des espérances.

«Selon les derniers chiffres officiels dont nous disposons, 23 461 étrangers résidant au Luxembourg se sont inscrits auprès de leur commune, soit 12% des étrangers d'au moins 18 ans, indique Sylvain Besch, directeur du Centre d'étude et de formation interculturelles et sociales (CEFIS), contacté mi-juin par L'essentiel Online. Mais ces chiffres datent du 9 octobre 2010, soit un an avant la date des élections. La proportion a évolué mais ne devrait pas dépasser les 15% actuellement».

L’obligation, un frein à l’inscription

Jean-Paul Bauer directeur du Bierger Center à Luxembourg-ville donne des explications à ce chiffre modéré. «C’est une appréciation personnelle mais ceux qui ne s’inscrivent pas disent qu’ils ne connaissent personne, que les communes ne les représentent pas. D’autres ont du mal avec l’obligation de vote. C’est le cas par exemple des résidents qui viennent des pays de l’Est et qui ont connu la dictature et qui ne veulent pas être obligé à faire quelque chose.»

Un constat partagé par l’ASTI et le CEFIS qui entre février et juin ont participé à de nombreuses réunions publiques d’information sur l’importance du vote communal. «La question du vote obligatoire était débattue dans toutes les réunions publiques. Cette particularité du système électoral luxembourgeois a été perçue comme un frein à l’inscription sur les listes électorales», peut-on lire dans leur bilan.

«Mon vote ne va rien changer»

Roberto ne vient pas des pays de l’Est mais être obligé de voter ça le «dérange». «Pour moi ce n’est pas compatible avec le principe de démocratie.» À 39 ans, ce Capverdien qui habite au Luxembourg depuis 11 ans a fait son choix: il ne votera pas! «De toute façon les communes ne servent à rien. Si elles servaient à quelque chose on me l’expliquerait davantage mais au-delà de ça je pense que toutes les décisions se prennent autre part. À l’Union Européenne, dans les lobbys, dans les banques...Bref, mon vote ne va pas changer le cours des choses.»

Et pourtant, il y en a qui rêve de pouvoir voter. Sarah et Jérôme en font partie. Âgés d’une trentaine d’années, ils habitent au Luxembourg depuis moins de 5 ans et ils n’ont donc pas le droit de voter. Comme 17 000 autres personnes à Luxembourg-ville. «J'habite ici depuis presque 3 ans, explique Sarah, et j’aimerai beaucoup voter car les communes règlent mon quotidien». Un argument également avancé par Jérôme «les communes c’est ma vie de tous les jours : les transports, les écoles de mes enfants…bref ça m’embête vraiment de pas pouvoir voter!»

(FR/L'essentiel Online)

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Last modified on Tuesday, 30 November 1999 01:00
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