La Commission nationale de l'Informatique et des Libertés (Cnil) s'inquiète d'une augmentation des cas de "lynchage" sur internet, par exemple de professeurs par des groupes d'élèves, dans une note publiée sur son site internet, a-t-on appris
Ce type de harcèlement consiste en des moqueries, injures, voire menaces physiques à l'encontre d'une personne sur un site internet, devenu "espace de défouloir".
Il s'exerce surtout sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, et sur les blogs, souligne la Cnil, qui a reçu "30 plaintes en six-sept mois".
"Un quart" de ces plaintes proviennent de professeurs harcelés par des élèves, a précisé mercredi le secrétaire général de la Cnil, Yann Padova.
Il y a aussi "des couples qui se séparent et où l'un insulte ou diffame l'ex-conjoint", certains allant juqu'à "créer un faux profil au nom de l'ex-compagnon", ou "des vengeances entre élèves ou étudiants", a-t-il ajouté.
"Harcèlement virtuel"
Outre les plaintes formelles, "nous avons reçu de nombreux appels, certaines personnes préférant ne pas saisir la Cnil officiellement de peur d'envenimer les choses", a-t-il souligné.
La Cnil aide ces personnes à obtenir la suppression des propos et photographies leur portant préjudice, si elles n'y sont pas parvenues en contactant directement le responsable du site concerné.
Même s'il n'existe pas pour le moment d'infraction pour "harcèlement virtuel" ou "vol d'identité numérique", ces pratiques peuvent constituer des délits (diffamation, insulte, collecte illicite d'informations) susceptibles d'être poursuivis en justice, rappelle-t-elle.
La Cnil a prévu une campagne d'explication de 500.000 euros à destination des enseignants et des jeunes, pour les inciter à adopter de bonnes pratiques pour protéger leur vie privée sur internet, le cyberharcèlement étant l'une des questions abordées.
Elle doit notamment réaliser deux numéros spéciaux avec le journal L'Actu, destiné aux 14-18 ans, et une édition spéciale du journal Mon Quotidien ciblée sur les classes de cours moyen deuxième année (10/11 ans).
Elle va également éditer un guide de 60 pages pour les chefs d'établissement du second degré, et ouvrir sur son site internet un espace web pour les enseignants.
(Nouvelobs.com avec AFP)
Authors: Nouvel Obs