Actuellement, le code de la route au Luxembourg comme en France, en Belgique et en Allemagne interdit de conduire avec un téléphone portable à la main, mais pas avec des oreillettes et en kit mains libres. Branle-bas de combat ce mercredi à Matignon où les ministres français sont réunis pour enrayer au plus vite la hausse du nombre de morts sur les routes (+20% en avril par rapport à l'année dernière). Avec notamment dans le viseur, l'utilisation du téléphone portable au volant. Que le conducteur utilise ou non un kit mains libres, elle est à l'origine d'un accident sur 10, selon une récente étude.

«Le kit mains libres est tout aussi dangereux que le téléphone à la main», explique Jeannot Mersch, président de l'Association luxembourgeoise des victimes de la route. «L’utilisateur est distrait et n’est plus concentré sur sa conduite». Et de constater malheureusement que le législateur ne peut rien faire. «La police ne pourrait pas contrôler une éventuelle interdiction ; comment savoir si l’automobiliste utilisait un kit mains libres ou se grattait l’oreille?». Alors l’association mise tout sur la sensibilisation. «Le téléphone portable est un outil formidable qui permet notamment d’appeler les secours plus rapidement en cas d’accident mais il peut également être à l’origine de ces accidents et les usagers doivent en être conscients».

Pas la même chose que de parler à un passager

Une position beaucoup moins radicale que celle de Paul Hammelmann, président de la Sécurité routière, qui soutient une interdiction pure et simple du kit mains libres. «Le problème dans le fait de téléphoner au volant, ce ne sont pas les mains, mais le cerveau», explique-t-il. L’automobiliste n’est pas concentré. «Et qu’on ne me dise pas que téléphoner, c’est la même chose que de parler avec un passager: le passager a conscience de votre environnement et en tient compte contrairement à votre interlocuteur téléphonique».

Il est toutefois lucide: «on ne pourra pas interdire ce kit ne serait-ce que parce que les opérateurs ne se laisseront pas faire. Tout le monde téléphone partout et tout le temps ; interdire le téléphone en voiture constituerait un manque à gagner pour eux». Et de préconiser au moins de changer les sanctions pour les contrevenants. Au Grand-Duché, il est certes interdit de téléphoner en conduisant mais la sanction n’est que de 49 euros. «Qu’on leur retire au moins un ou deux points», conclut Paul Hammelmann.

(MC/L'essentiel Online)