Sur le terrain, «il y a eu des tirs nourris pour disperser deux manifestations à Banias (ouest)», selon le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme Rami Abdel Rahmane, basé à Londres.
Évoquant un nombre indéterminé de «victimes» parmi les protestataires, il a précisé que «les forces de sécurité ont pourchassé les manifestants jusque dans les ruelles pour les disperser». Les forces de sécurité ont également ouvert le feu sur les manifestants, au nombre d'environ 5 000, à Homs (centre), a-t-il dit. «Il y a eu un grand nombre de blessés ou de tués». Des manifestants ont été également dispersés par la force à Deir el-Zor (est), a indiqué M. Rahmane, qui a précisé que des rassemblements avaient également lieu dans les régions de Deraa (sud) et de Jableh (ouest).
Angelina Jolie dans des camps de réfugiés
Les manifestants «lancent des slogans hostiles au régime et solidaires avec les villes assiégées» par l'armée, a-t-il poursuivi. De son côté, le militant des droits de l'Homme Abdallah al-Khalil a affirmé qu'environ 2 500 personnes défilaient à Tabqa (nord), sans que les forces de sécurité n'interviennent pour le moment. L'agence officielle syrienne Sana a elle fait état de «trois policiers blessés» par des «hommes armés» dans le quartier de Qaboune à Damas. Elle a par ailleurs évoqué des «rassemblements» dans plusieurs villes, dont Damas, Hama et Deir el-Zor, où les manifestants «criaient différents slogans», sans plus de précisions. Il est rare que l'agence syrienne évoque ces manifestations.
Comme chaque vendredi, les militants pro-démocratie étaient mobilisés en cette journée dédiée cette fois à un héros de la révolte syrienne contre le mandat français (1920-1946), Saleh al-Ali. Lors des manifestations de vendredi dernier, plus de 25 manifestants avaient été tués par les troupes appuyées par des hélicoptères. Entretemps, des milliers de Syriens ont continué de fuir le nord-ouest du pays vers la frontière turque voisine. Au total depuis le 15 mars, près de 10 000 Syriens ont trouvé refuge en Turquie, tandis que des milliers d'autres ayant fui leurs foyers se trouvent toujours du côté syrien de la frontière. Ankara a promis de leur fournir une assistance humanitaire. L'actrice américaine Angelina Jolie devait se rendre dans la journée dans les camps de réfugiés.
La France veut durcir les sanctions
Le patron de l'ONU Ban Ki-moon a appelé Damas à «arrêter de tuer des gens», alors que la répression a fait plus de 1 200 morts et entraîné l'arrestation de quelque 10 000 autres. L'Union européenne et les États-Unis déploient de leur côté des efforts accrus pour isoler le régime syrien et le condamner à l'ONU, mais ils se heurtent toujours à l'opposition des poids lourds chinois et russe.
Face à l'intransigeance du régime de Bachar al-Assad, la France s'est dite «favorable à un élargissement des sanctions européennes contre la Syrie à des entités économiques», dont des «entreprises» et des «banques».
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