«Les chefs de mission de la Commission européenne, le Fonds monétaire international, la Banque centrale européenne (regroupés au sein de la "Troïka", NLDR) et les autorités grecques ont conclu ce soir (dans la nuit de jeudi à vendredi) un accord sur un ensemble de mesures pour combler le déficit budgétaire pour l'année 2011-2014», a indiqué la Commission européenne dans un communiqué. Le plan de redressement budgétaire, de 28,4 milliards d'euros, doit être approuvé par le Parlement grec d'ici au 30 juin et constitue la clef pour autoriser le lancement d'un nouveau plan d'aide financier visant à éviter la banqueroute à Athènes et une contagion de la crise à toute la zone euro.
La dette de la Grèce Vote lundi au Parlement grec Le ministre a reconnu que ces mesures allaient exercer «une forte pression surtout sur les classes moyennes qui devront soulever un poids très lourd» et étaient «susceptibles d'avoir un effet négatif sur la croissance». M. Vénizélos a indiqué que le texte incluant ces mesures sera déposé «lundi» au parlement, en vue d'un vote jeudi 30, au lendemain de l'adoption du plan-cadre pluri-annuel, comme le pays s'y est engagé auprès de ses créanciers.«Une fois mises en œuvre» les mesures convenues entre la Troïka et les autorités grecques permettront "à la Grèce d'atteindre les objectifs fixés et de rester sur la bonne voie", a estimé la Commission. Juste avant l'annonce de cet accord, le Premier ministre grec, Georges Papandréou avait formellement demandé l'aide des Européens et du FMI à l'occasion d'un sommet des dirigeants de l'UE à Bruxelles.
Accord attendu par tous les créanciers européens
Athènes a déjà obtenu il y a un an un plan de 110 milliards d'euros de prêts accordé sur trois ans en 2010 par l'Europe et le FMI. Il en reste environ la moitié actuellement. Mais l'enveloppe ne suffira pas car, contrairement à ce qui était prévu, le pays ne pourra recommencer dès l'an prochain à emprunter lui-même sur les marchés obligataires pour faire face à ses obligations financières.
Le nouveau plan d'aide devrait dépasser la centaine de milliards d'euros.
L'accord intervenu dans la nuit de jeudi à vendredi était attendu car ces derniers jours le tout nouveau ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos, avait donné le sentiment de vouloir revenir sur des engagements d'économies budgétaires pris par son prédécesseur. Au grand dam des baileurs de fonds du pays qui ont dépêché une mission sur place cette semaine. M. Vénizélos a détaillé jeudi les nouvelles mesures: le gouvernement grec a notamment décidé un abaissement à 8 000 euros de revenus par an du seuil d'imposition (au lieu de 12 000 auparavant). Il a chiffré à quelque 400 millions d'euros, pour la seule année 2011, la baisse des dépenses de l'État.
Le très impopulaire abaissement du seuil d'imposition n'épargnera que les jeunes de moins de 30 ans, les retraités de plus de 65 ans au revenu annuel inférieur à 12 000 euros par an, et les handicapés. Les taxes seront aussi augmentées sur le fuel de chauffage, plus lourdement pour les entreprises, tandis qu'une taxe exceptionnelle de solidarité de 1 à 5% frappera les revenus de plus de 12 000 euros annuels. Les professions libérales et auto-entrepreneurs seront en outre astreints à une taxe professionnelle «en moyenne de 300 euros par an».
(L'essentiel Online/AFP)
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