Des mots qui résonnent avec plus d’intensité encore lorsque l’on découvre le tournant qu’a choisi de prendre le festival en 2011. Moins de concerts, des scènes repensées pour être plus ouvertes et valoriser le cadre unique de la presqu’île qui héberge les concerts. Une incursion hors des sentiers battus…
Vers 18h, Keziah Jones, dans une version acoustique et avec le seul support d’un percussionniste s’est chargé d’accueillir les festivaliers. Une prestation fine et soignée, mais qui n’aura pas suffi à ceux qui venaient se défouler après une semaine de travail ou un an d’attente. Avec l’Afrique pour trait d’union, c’est le reggae de Tiken Jah Fakoly, qui a allumé la première étincelle, un peu plus tard sur la grande scène du festival. Son engagement, son énergie, et ses vibrations frappent toujours en plein cœur… Mais à trop vouloir combler ses fans, il est parfois tombé dans le medley, enchaînant sans en livrer la version intégrale ses titres les plus connus. Certains auraient préféré le voir en jouer moins, mais complets.
Pari de programmer du reggae à minuit
Après avoir explosé sur la scène internationale en 2007, les Ting Tings ont donné un véritable coup de fouet à la soirée. Acidulée, et d’une incroyable efficacité, leur pop alimentée par une guitare et une batterie aura fait danser plus de 25 000 personnes. Sans se contenter de dérouler «Shut up and Let me go» et «That’s not my name», la jolie Katie White et son compère Jules de Martino ont transformé le décor champêtre, en dancefloor, décidés à emporter l’ensemble du public, dans la tornade qu’ils venaient de créer. De quoi offrir, un peu plus tard, à Beth Ditto et Wu Lyf un public déjà très motivé.
Le pari de programmer le reggae de Tryo à minuit et d’en faire un concert clé de cette journée, plutôt qu’un grand nom international a fonctionné. Après avoir dansé sur les Ting Tings, le public a chanté à tue tête sur les derniers titres du groupe français. Le Belge Stromae et son «Alors on danse», puis l’éléctro variée de l’Allemand Paul Kalkbrenner ont eu l’honneur de fermer le bal, devant une foule toujours en feu, malgré l’heure tardive.
En déplaçant sa scène de la Plage, sur des pilotis dans l’étang du Malsaucy, en supprimant son chapiteau pour offrir au festivalier une «grande scène bis», les Eurockéennes ont osé rompre avec les habitudes. Et après une édition 2010, quelque peu décevante du point de vue de l’affluence, la 23e édition est partie sur de toutes autres bases. Avec plus de 25 000 entrées, pour la première journée et un samedi sold out (33 000), le festival qui figure parmi les références européennes peut espérer approcher à nouveau la barre des 100 000.
Nicolas Martin
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