C'est à la fois un récit historique et une épopée romanesque. Écrit par Kris et dessiné par Jean-Denis Pendanx, «Svoboda!» est le carnet de guerre imaginaire d'un combattant de la Légion tchèque, racontant une véritable odyssée ferroviaire, qui s'est déroulée au milieu du chaos de la révolution russe. Car cette bande dessinée traite d'une histoire bien réelle qui prend corps en Russie, en 1918.

«Svoboda!- T. 1». Kris et Jean-Denis Pendanx. Futuropolis. Festival de la BD à Contern

Quelque 70 000 soldats austro-hongrois, mais de nationalité tchèque et slovaque, profitent alors de la révolution russe pour s'enfuir des camps de prisonniers tsaristes. Ils veulent rejoindre les troupes alliées sur le front Ouest afin d'obtenir, à terme, la création d'une république tchécoslovaque. Leur seul moyen est de s'emparer du Transsibérien pour rejoindre Vladivostok, d'où ils comptent s'embarquer pour l'Europe.

Remonter le cours de l'Histoire

Prévu pour durer deux mois, ce périple ferroviaire va se transformer en odyssée et s'étaler sur trois années et des milliers de kilomètres. Une aventure méconnue, mais incroyable! Celle d'une nation en marche, au sens propre comme au figuré, avec au bout de la voie, un cri de guerre qui deviendra réalité: «Svoboda! (Liberté!)».

Le scénariste breton Kris est un amoureux de l'histoire, avec un grand ou un petit H. Il en tire toujours des récits captivants et érudits, tels «Un Homme est mort» ou «Notre Mère la Guerre». Avec une constance au fil de tous ses scénarios: la psychologie des personnages. «La bande dessinée permet une liberté de retranscription quasi totale: images d'archives, textes, témoignages, photos, peintures et bien évidemment recréation par le dessin.

Tout peut être inclu dans une bande dessinée», explique Kris, qui a trouvé le partenaire idéal avec Jean-Denis Pendanx. Ce dessinateur discret et chaleureux s'est vite affranchi de la ligne claire pour travailler sur des planches en grand format, aussi fortes et riches dans «Svoboda!» que dans la série «Jeronimus». Avec «Svoboda!», c'est le moment de prendre le train en marche et de remonter le cours de l'histoire!