Le week-end dernier a été un week-end noir sur les routes du Grand-Duché. Trois personnes ont trouvé la mort sur les routes et autoroutes du Grand-Duché. Pour tenter de comprendre les raisons de ces différents accidents, police, Ponts-et-Chaussées et parquet mènent leur enquête. Problème, ces différentes investigations se font en parallèle, sans échange de données systématique.
Les projets de travaux dans les zones à risque au Luxembourg «Les accidents surviennent principalement sur les petites routes de campagne, avec des virages et des rangées d'arbres, assure Jeannot Mersch, président de l'association des victimes de la route. Les routes entre Mamer et Kopstal ou entre Bous et Oetrange sont bien connues pour leur dangerosité. Cela fait deux ans que nous demandons la mis en place de glissières de sécurité pour éviter les collisions avec les arbres. Ce sujet devrait être traité dès la rentrée.»«Dans le cas d'accident mortel, le parquet mène son enquête qui est alors placée sous le coup du secret de l'instruction, confirme Henri Eippers, porte-parole du Parquet de Luxembourg, contacté par L'essentiel Online. Les données ne sont donc pas transmises au ministère des Infrastructures en charge de ce type de données». Un cloisonnement des données compensé en partie par l'existence d'un groupe de travail dédié à l'accidentologie au sein du ministère du Développement durable et des Infrastructures.
Délai variant entre quelques mois et plusieurs années
Composé des différents acteurs de la sécurité routière, dont les Ponts-et-Chaussées, la police, le ministère de la Justice, de l'Environnement, mais aussi du représentant des victimes de la route ou du responsable du centre de formation des conducteurs, ce groupe se réunit tous les mois. Son but: «Réfléchir à court, moyen ou long terme sur les moyens à mettre en œuvre pour réduire le nombre de victimes sur les routes», assure Dany Frank, porte-parole du ministère des Infrastructures, contactée par L'essentiel Online.
Travaillant à partir de données rendues anonymes des différents accidents, les membres de ce groupe de travail rendent un avis qu'ils soumettent au ministre qui prend la décision d'engager ou non les travaux de sécurisation. Un processus long qui peut frustrer certains. «Les délais entre l'avis du groupe de travail et son application sur le terrain peuvent varier entre quelques mois et plusieurs années, assure Jeannot Mersch, président de l'association des victimes de la route et membre du groupe de travail, contacté par L'essentiel Online. Nous aimerions que tout aille plus vite, mais certains freins peuvent être mis par le ministère de l'Environnement, par exemple, car les travaux risquent de nuire à tel ou tel site».
À noter qu'une cartographie des principaux points noirs des routes luxembourgeoises est en cours d'élaboration. Selon nos informations, ce rapport des Ponts-et-Chaussées a été présenté au groupe de travail du ministère des Infrastructures au mois de juin. Mais «certains éléments étant encore pour le moment lacunaires, aucune date de publication auprès du grand public n'a été définie», assure Dany Frank.
(Jmh/L'essentiel Online)
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