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Wednesday, 03 November 2010 08:03

Marijuana La Californie rejette la dépénalisation

Selon les premières projections des médias américains, la «Proposition 19», qui était soumise aux électeurs par référendum, n'aurait été approuvée que par 43% des Californiens, et rejetée par 57% d'entre eux.
Le texte voulait autoriser les Californiens de plus de 21 ans à posséder jusqu'à une once (28,35 grammes) de marijuana et à la cultiver sur une surface maximum de 2,32 mètres carrés.

Infobox Jerry Brown succéde à Arnold Schwarzenegger M. Brown a vaincu son adversaire, la célèbre femme d'affaires milliardaire Meg Whitman, ex-dirigeante d'eBay, en remportant 49% des voix contre 46%, a rapporté la chaîne CNN. Mme Whitman, républicaine, avait pourtant investi 140 millions de dollars de sa fortune personnelle dans sa campagne, selon les médias. Jerry Brown, 72 ans, a déjà occupé le poste de gouverneur de Californie entre 1975 et 1983. Mais alors qu'il était en 1975 le plus jeune gouverneur de l'État, il devient aujourd'hui le plus âgé à être élu à ce poste. Ce vétéran de la politique américaine, qui a par trois fois brigué - sans succès - l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle, était depuis 2006 procureur général de Californie, après avoir également été maire de la ville d'Oakland, dans la région de San Francisco. Son expérience a été le fond de commerce de sa campagne électorale. Il a toujours pris soin de se présenter comme le seul capable de prendre à bras le corps les problèmes de la Californie, frappée de plein fouet par la crise économique et confrontée à un déficit budgétaire chronique. Sa victoire, une bonne nouvelle pour les démocrates, mis à mal dans les urnes mardi soir, s'est accompagnée de celle de Barbara Boxer, qui conserve son poste de sénatrice démocrate pour un quatrième mandat. Le «Governator» Arnold Schwarzenegger, ancien Monsieur Univers devenu star hollywoodienne et homme politique, est resté mystérieux jusqu'à présent sur ses projets d'avenir.

Il proposait également de confier aux villes et aux comtés le soin d'organiser, à leur discrétion, la culture à grande échelle et la commercialisation du cannabis, puis sa taxation - promesse de belles rentrées fiscales.

Cette vaste dépénalisation aurait fait de la Californie - où la culture et la consommation de la marijuana à des fins médicales sont légales depuis 1996 - l'entité politique la plus en pointe dans le monde en termes de légalisation du cannabis, devant les Pays-Bas ou la République tchèque.
La «Prop 19» a sans doute été le référendum le plus commenté et le plus controversé de ces élections, mais il a été relativement sous-financé, comparé par exemple à la célèbre Proposition 8 sur le mariage gay, en 2008.

Opposants et défenseurs ne sont vraiment entrés dans le vif du sujet qu'une semaine avant le vote, avec quelques spots télévisés et le don d'un million de dollars du milliardaire George Soros aux défenseurs de la légalisation.
Mais les opposants au texte, bien que discrets, n'en étaient pas moins nombreux... et puissants. En Californie, le démocrate Jerry Brown, largement élu mardi soir au poste de gouverneur, était hostile au texte, à l'instar de tous les principaux candidats aux postes de sénateur ou procureur général.

Opposition de l'agence fédérale anti-drogue

Et le ministre américain de la justice, Eric Holder, avait assuré qu'il «envisagerait toutes les options légales et politiques» en cas d'adoption du texte, qui avait aussi suscité l'opposition de l'agence fédérale anti-drogue.

Le texte avait aussi provoqué une levée de boucliers dans les pays latino-américains, accusant les Etats-Unis de jouer un double-jeu, en voulant d'un côté légaliser la marijuana sur leur territoire tout en exhorant les pays d'Amérique latine à lutter contre le trafic de drogue.
Mardi encore, le gouvernement mexicain affirmait par la voix de l'un de ses porte-parole que la légalisation du cannabis, «particulièrement quand elle est décidée de façon unilatérale et isolée», n'allait pas réduire le pouvoir des cartels de la drogue au Mexique mais contribuerait au contraire à leur offrir de nouvelles opportunités économiques.

Les défenseurs du texte voulent croire pour leur part que la «Proposition 19» aura permis au sujet de la légalisation du cannabis d'atteindre le grand public.

«Il y a désormais une vraie légitimation du débat sur la marijuana, comme on ne l'avait jamais connue aupravant», a déclaré Ethan Nadelmann, directeur de la Drug Policy Alliance, une association militant pour la dépénalisation des drogues.

L'essentiel Online avec AFP

Authors: L'essentiel

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Last modified on Tuesday, 30 November 1999 01:00
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