Au pouvoir depuis 23 ans, Zine El Abidine Ben Ali a fui son pays vendredi après un mois de manifestations réprimées dans le sang. Samedi, le Conseil constitutionnel tunisien a proclamé «la vacance définitive du pouvoir» et la nomination de Foued Mebazaa, président du Parlement, au poste de président de la République par intérim.
Selon la Constitution, des élections présidentielle et législatives doivent être organisées dans un délai de 60 jours. «Pour le moment, nous sommes devant un paradoxe», a cependant commenté M. Marzouki: «La Tunisie a chassé le dictateur mais la dictature est toujours là. La dictature, ce n'est pas simplement Ben Ali, la dictature c'est le système. Or le système est basé sur un parti le RCD» (Rassemblement constitutionnel démocratique) au pouvoir sous Ben Ali, a-t-il dit.
Le RCD est «un parti clientéliste, un parti sécuritaire qui encadre l'ensemble du pays, qui est une véritable pieuvre et ce parti-là est toujours là. Et c'est ce parti qui a gardé dans le nouveau gouvernement les postes clés et qui s'imagine qu'il va pouvoir duper et rouler les Tunisiens en élisant l'un des siens».
La composition du nouveau gouvernement tunisien doit être annoncée lundi à l'issue d'une réunion des principaux partis politiques avec le Premier ministre sortant, Mohammed Ghannouchi, reconduit à ses fonctions après le départ de Ben Ali.
Ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme, jusqu'en 1994, et co-fondateur du Conseil des libertés en Tunisie (CNLT, non reconnu), M. Marzouki avait créé le Congrès pour la République en 2001. Il a été condamné à un an de prison en 2000.
(L'essentiel online/AFP)
Authors: L'essentiel