«Aujourd'hui nous venons avec des demandes précises et nous allons voir si l'Europe est unie et solidaire», a annoncé le ministre italien de l'Intérieur Roberto Maroni à son arrivée à Luxembourg pour une réunion avec ses homologues européens. «Nous allons voir aujourd'hui s'il existe une Europe unie et solidaire ou s'il s'agit seulement d'un espace géographique», a-t-il ajouté.

Mais les premières réactions de ses homologues ont laissé augurer un affrontement. «Nous ne pouvons accepter que de nombreux migrants économiques viennent en Europe en passant par l'Italie, c'est pourquoi nous attendons de l'Italie qu'elle respecte les règles juridiques existantes et fasse son devoir concernant les discussions avec les Tunisiens», a averti le ministre allemand Hans-Peter Friedrich. «Les Tunisiens arrivés en Italie sont pour la plupart des illégaux. Ils doivent retourner chez eux et les Tunisiens doivent les accepter», a renchéri le ministre espagnol, Alfredo Rubalcaba.

Des permis de circuler temporaires

Plus de 20 000 Tunisiens sont arrivés clandestinement en Sicile, dans le sud de l'Italie, depuis le mois de janvier, fuyant la situation économique dans leur pays. Ils ne réclament pas l'asile à l'Europe mais disent ouvertement vouloir gagner la France principalement, où ils ont des parents et des amis en mesure de les aider. Le gouvernement italien a décidé de leur délivrer des permis temporaires leur permettant de circuler pendant trois mois dans les pays membres de l'espace sans frontières intérieures européen de Schengen, ce que refusent les autre États.

Ces autorisations sont soumises à des règles strictes, a rappelé la commissaire en charge de l'Immigration Cecilia Malmström. «Les Français ont introduit des contrôles très stricts, l'Autriche y réfléchit» et l'Allemagne envisage de renforcer les siens, a averti le ministre allemand. «Mais il ne peut être dans l'intérêt de l'Europe que nous soyons contraints d'introduire de nouveaux contrôles et nous espérons donc que les Italiens vont remplir leur devoirs», a-t-il conclu.

(L'essentiel Online/AFP)