"Je pense que la France a tout intérêt à se tourner vers l'Europe, mais la grande Europe, et notamment à travailler à des partenariats avec la Russie", a-t-elle répondu à une question qui portait sur le couple franco-allemand et sur le partenaire privilégié d'une France qu'elle dirigerait. Mme Le Pen y a vu des "raisons évidentes, civilisationnelles, géostratégiques" et "d'intérêt pour notre indépendance énergétique": "c'est un des axes qu'il faut approfondir".

"Nous avons toujours été contre l'entrée dans l'Otan", a-t-elle ajouté, promettant de faire sortir la France de l'Alliance atlantique et de modifier les relations franco-américaines. "J'ai beaucoup de respect pour la nation américaine qui est une grande nation mais je considère que les choix qui ont été faits par le président de la République, qui apparaissent comme des choix d'alignement systématique, ne m'apparaissent pas positifs", a-t-elle dit, devant de nombreux journalistes de la presse internationale.

«Il faut suspendre Schengen d'urgence»

Mme Le Pen a également prédit la fin de l'euro et défendu le plan de sortie de la monnaie unique de son parti. Alors que le ministre italien de l'Intérieur, Roberto Maroni, s'est demandé lundi "si cela avait un sens que l'Italie reste dans l'UE", face aux mésententes européennes sur l'immigration, Marine Le Pen a appelé à une "vraie réflexion" sur "la fin de l'Union européenne". Mais "les choix ne sont pas binaires", a-t-elle ajouté, en annonçant que son parti était en train de "lister les traités qui doivent être renégociés" par la France.

"Si au-delà d'un certain délai, ces renégociations n'auraient pas abouti, nous envisagerions de reprendre sur les traités qui nous apparaissent les plus problématiques, nuisibles à nos intérêts, notre liberté", a-t-elle expliqué. "Il faut suspendre (l'espace) Schengen d'urgence", a-t-elle affirmé, se disant "opposée à la libre circulation des hommes, des produits et des capitaux".

(L'essentiel Online/AFP)