Les autorités estoniennes ne disposent toujours d'aucune nouvelle concernant les sept touristes estoniens enlevés il y a près d'un mois dans l'est du Liban, avait déclaré mardi le ministre des Affaires étrangères en visite à Beyrouth. «Il y a plusieurs versions. Ce qu'il y a de plus concret (...), c'est que certaines personnes ont été arrêtées», a affirmé Urmas Paet, à l'issue d'une rencontre avec le ministre libanais de l'Intérieur en exercice Ziad Baroud. «À part ça, il n'y a pas d'information», a ajouté le ministre qui effectue sa deuxième visite au Liban depuis l'enlèvement le 23 mars.

Les autorités libanaises «ont affirmé très clairement qu'il s'agissait d'une des premières priorités pour le Liban», a précisé M. Paet. «J'espère que l'enquête mènera à des résultats positifs pour qu'ils (les Estoniens) puissent rentrer chez eux», a-t-il encore ajouté.

Une rançon pour les libérer

Les sept cyclistes estoniens ont été enlevés par un groupe de Libanais et de Syriens, selon les services de sécurité. Venus de Syrie par le poste-frontière de Masnaa, ils ont été interceptés par des hommes armés à Zahlé, dans la Békaa. Dans un courriel envoyé le 5 avril à un site Internet libanais, un groupuscule jusqu'ici inconnu, Haraket El Nahda Wal Islah (Mouvement pour le renouveau et la réforme), a revendiqué l'enlèvement des sept Estoniens et exigé une rançon pour les libérer, en affirmant qu'ils étaient en bonne santé.

Vendredi, 11 personnes, sept en détention et quatre en fuite, ont été inculpés dans l'enlèvement des Estoniens. Depuis la crise des otages occidentaux dans les années 1980, en pleine guerre civile (1975-1990), les enlèvements de touristes étrangers sont très rares au Liban. La vallée de la Békaa est gangrenée par les trafics de drogue et les rivalités entre groupes claniques.