"Nous ne devons pas détruire l'espace Schengen", a déclaré le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, soulignant que "la liberté de circulation est probablement l'aspect de l'UE le plus apprécié des Européens". Le gouvernement danois doit faire en sorte que ses décisions "soient conformes à la législation européenne", a estimé M. Buzek.
Et le Luxembourg? Le gouvernement luxembourgeois n'a pas encore communiqué de réaction par rapport à l'annonce des autorités danoises. Tentés d'être joints par L'essentiel Online, les ministres des Affaires étrangères, Jean Asselborn, et de l'immigration, Nicolas Schmit, n'étaient pas joignables jeudi après-midi en raison de réunions à Bruxelles.Le chef du groupe conservateur Joseph Daul a pour sa part jugé "inacceptable la réintroduction de contrôles permanents aux frontières". "Il est impossible de construire l'Europe sur les égoïsmes nationaux", a-t-il ajouté dans un communiqué cosigné par le vice-président de son groupe, l'Allemand Manfred Weber. Si le Danemark "veut remettre en cause le consensus en Europe sur cette question, il n'a qu'à sortir de l'accord Schengen, en quel cas les citoyens danois en ressentiront rapidement les désavantages", concluent-ils.
Copenhague veut rétablir «au plus vite» les frontières
"Nous appelons le gouvernement danois à attendre l'évaluation de la Commission européenne avant de prendre de nouvelles mesures", a déclaré le chef du groupe socialiste, l'Allemand Martin Schulz. Au nom des Libéraux, le Belge Guy Verhofstadt a pour sa part "profondément regretté" cette décision. "Les risques de troubles à l'ordre public ne peuvent être prévenus de manière efficace par des mesures purement nationales aux frontières", a-t-il estimé en plaidant pour une "approche européenne". Les mesures danoises "vont à l'encontre de l'esprit des traités", a dénoncé la libérale roumaine Renate Weber, "même si elles devaient être conformes d'un point de vue légal".
Le Danemark a annoncé mercredi sa décision de rétablir "au plus vite" des contrôles permanents à ses frontières intra-européennes. La mesure danoise doit entrer en application d'ici deux à trois semaines. Mais Copenhague s'est défendu jeudi de vouloir enfreindre les règles de Schengen, et assure ne pas vouloir réintroduire des contrôles de passeports, mais des contrôles douaniers renforcés à ses frontières, arguant vouloir lutter contre la criminalité transfrontalière. La Commission européenne a demandé mercredi aux autorités danoises des explications sur leur décision et a mis en garde contre toute violation du principe de libre circulation.
(L'essentiel Online/AFP)
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