L'usage régulier d'un téléphone mobile n'a pas d'effet sensible sur la santé, selon une étude. En revanche, il est nécessaire de protéger le fœtus des rayonnements non ionisants produits par d'autres appareils comme les cuisinières à induction, mettent en garde les scientifiques. C'est ce que montrent les conclusions des recherches effectuées dans le cadre du Programme national de recherche suisse PNR 57 «Rayonnement non ionisant. Environnement et santé».
Au terme de 11 travaux de recherche débutés en 2007, il n'y a cependant pas de réponses simples mais «il faut rester vigilant», a mis en garde Alexander Borbély, professeur à l'Institut de pharmacologie et de toxicologie de l'Université de Zurich.
Rien d'inquiétant
Plusieurs projets ont cependant «confirmé des répercussions du rayonnement non ionisant sur les processus biologiques, au niveau des cellules et des organes». Des expériences sur des cultures de cellules ont montré qu'il «provoque une augmentation minime des cassures dans les brins d'ADN, mais qu'il n'endommage pas directement le matériel génétique».
Une autre étude sur l'utilisation de la téléphonie mobile et l'exposition effective de la population n'a pas mis en évidence de «rapport de cause à effet entre l'exposition quotidienne au rayonnement et des problèmes de santé».
Protéger les foetus
A une exception près, «les recherches menées dans le PNR 57 n'ont pas révélé de faits nouveaux ou alarmants, qui réclameraient une adaptation des dispositions légales ou une intervention des autorités». «Jusqu'ici, la nécessité de protéger les foetus dans le ventre de leur mère n'a encore été que trop peu prise en compte», ont expliqué les chercheurs.
Pas de trouble du sommeil
Si le rayonnement non ionisant modifie l'activité cérébrale durant le sommeil, il n'a en revanche pas d'impact sur la structure et la durée des diverses phases de sommeil. Ainsi, les ondes cérébrales se modifient pendant les périodes de sommeil si les sujets ont été exposés, avant de s'endormir, au rayonnement durant une conversation d'une demi-heure sur téléphone mobile. Une comparaison avec des personnes qui n'ont pas subi de rayonnement montre cependant qu'il «ne porte pas non plus préjudice à la qualité du sommeil ressentie au niveau subjectif».
Les «Médecins pour l'environnement» se sont déclarés préoccupés par les résultats du PNR 57: la charge due au rayonnement de la téléphonie mobile a été multipliée par dix ces dernières années et nos enfants vont devoir supporter cette charge beaucoup plus longtemps que nous dans leur vie, a souligné l'association. Selon elle, les effets sur le cerveau sont inquiétants, notamment ceux dus aux signaux pulsés utilisés par les natels. La circulation du sang dans la tête s'en trouve influencée. Il s'agit donc aujourd'hui de recommander l'usage d'appareils à faible rayonnement et éloignés de la tête et du corps.
(L'essentiel Online/ap)
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