"La Grèce doit rapidement privatiser 50 milliards d'euros d'actifs afin que sa dette à moyen et long terme devienne soutenable, car à l'heure actuelle elle ne l'est pas", a-t-il déclaré mardi lors d'une conférence à Bruxelles organisée par le groupe de réflexion Lisbon Council.
"Si la Grèce fait tous ces efforts, nous devrons voir alors s'il est possible d'avoir une restructuration douce de la dette grecque", a ajouté M. Juncker, qui avait déjà tenu des propos en ce sens la veille à l'issue d'une réunion à Bruxelles du forum de l'Eurogroupe qu'il préside.
Contre une restructuration lourde
En revanche, "je suis catégoriquement opposé à une restructuration lourde de la dette grecque", a prévenu le Premier ministre du Luxembourg. La restructuration dite "douce" d'une dette publique passe par l'octroi de délais supplémentaires pour rembourser les emprunts contractés et éventuellement aussi par une baisse des taux d'intérêts négociés à l'origine.
La restructuration "dure" d'une dette implique qu'un Etat renonce à rembourser une partie de ses emprunts, comme l'ont fait dans le passé plusieurs pays latino-américains notamment, tels l'Argentine ou le Mexique.
Dette de 150% du PIB
Cette dernière option est rejetée pour le moment par la plupart des responsables européens qui craignent des répercussions désastreuses pour la zone euro dans son ensemble, avec une perte de confiance dramatique sur les marchés financiers et un risque accru de contagion à d'autres pays.
En outre, la Grèce devrait être dans un tel cas de figure financée par ses partenaires européens et le FMI pendant des années, faute de pouvoir emprunter sur les marchés obligataires.
Les investisseurs parient, eux, sur un tel scénario, la Grèce étant à leurs yeux incapable de rembourser toute sa dette, qui atteint 150% de son Produit intérieur brut.
(L'essentiel Online/AFP)
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