Le Sénat -la Chambre haute du Parlement belge- n'a pas mis à profit le délai dont il disposait pour examiner la loi adoptée le 28 avril par la Chambre des représentants à l'unanimité moins la voix contre et les deux abstentions de trois députés écologistes. La législation devrait entrer en vigueur 10 jours après sa publication au Journal officiel belge, dans environ un mois.
La crise politique en BelgiqueLa proposition de loi déposée par le député libéral Daniel Bacquelaine visait à interdire le port sur la voie publique de tout vêtement cachant totalement ou de manière principale le visage. "C'est important à plusieurs titres. D'abord, c'est une loi qui prend en compte un principe fondamental qui est celui de l'égalité entre l'homme et la femme", a déclaré le député du MR. "Ensuite, si l'on veut une société ouverte, la reconnaissance du visage est essentielle. L'humanité passe par le visage", a-t-il ajouté.
Ce texte avait été voté une première fois en avril 2010, mais en raison de la chute du gouvernement suivie des législatives en juin, il n'avait pu terminer son parcours parlementaire. Dans des communes belges, il existait déjà des règlements interdisant de se masquer le visage hors carnaval, qui donnaient lieu à des amendes contre les personnes en infraction, mais dont la légalité en était parfois contestée devant les tribunaux.
Seules quelques centaines de femmes porteraient le niqab ou la burqa en Belgique, mais les députés, tous partis confondus, entendaient adresser un signal surtout symbolique. Le débat aura moins provoqué de passions qu'en 2010, quand la Belgique était le premier pays à vouloir légiférer en ce sens. Depuis, la France a voté son propre texte en septembre 2010 et l'a fait entrer en vigueur le 11 avril 2011. La Belgique est empêtrée dans une crise d'une durée record opposant ses communautés néerlandophone et francophone sur une réforme des institutions qui la prive d'un gouvernement de plein exercice.
(L'essentiel Online/AFP)
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