À l'audience en mai, Raphaël Helstroffer, 22 ans, avait expliqué au tribunal correctionnel qu'une boîte de méthadone était tombée par terre, qu'elle s'était ouverte et que le bébé avait avalé «accidentellement» une pilule qui l'a fait tomber dans le coma. «Le résultat est là mais aujourd'hui encore, j'en suis à me demander ce qui est arrivé», avait ajouté le prévenu. Toxicomane sous traitement, il comparaissait pour «administration habituelle de substance nuisible à personne vulnérable».

«Impossible», avait affirmé le ministère public. «La méthadone calme, c'est un sédatif et on va le donner à l'enfant. Il n'y a pas d'autre explication dans ce dossier. Certains bébés sont secoués pour les calmer. Ici, on a administré un poison mortel», avait martelé le substitut, Jean-François Tritschler.

En janvier, le garçonnet avait été pris de convulsions et transporté dans le coma aux urgences de l'hôpital de Saint-Avold (Moselle) avant d'être transféré à l'hôpital des enfants de Nancy-Brabois. L'épilepsie avait été le premier diagnostic envisagé avant que des molécules de méthadone ne soient retrouvées à l'issue d'analyses. Par la suite, un médecin en toxicologie a confirmé que l'intoxication n'était pas ponctuelle mais qu'elle s'était «installée dans le temps». Le parquet avait requis six mois ferme alors que l'avocat du prévenu avait plaidé la relaxe.

(L'essentiel Online/AFP)