Depuis la nuit précédente, des centaines de manifestants s'étaient rassemblés devant le Parlement, qui désignait jeudi son président après les élections régionales du 22 mai, dénonçant la «corruption» de la classe politique. «Les corrompus hors des institutions», proclamait une banderole brandie par les manifestants tenus à l'écart du bâtiment par des cordons de policiers.
Qu'est-ce que le mouvement des «indignés» Ce qui rassemble des jeunes mais aussi des citoyens de tous horizons, a prévu de lever dimanche le campement de la Puerta del Sol, mais prépare pour les jours et les semaines à venir d'autres manifestations dans toute l'Espagne.Jeudi matin, la police antiémeutes est intervenue pour disperser les manifestants, affirmant avoir riposté à des provocations. «Des bouteilles pleines et même des ciseaux ont été lancés» en direction des policiers, qui ont aussi «reçu des coups», selon une porte-parole de la police. Huit policiers ont été légèrement blessés et cinq personnes ont été interpellées, a indiqué une porte-parole de la préfecture de Valence.
Classe politique espagnole accusée de ne pas lutter contre le chômage
Une porte-parole des services d'urgences médicales a fait état de quatre autres blessés, dont une femme de 55 ans hospitalisée pour des blessures à la tête et trois autres personnes soignées sur place pour des contusions. Le président de la région autonome de Valence, Francisco Camps, réélu le 22 mai, est un proche allié du chef de l'opposition conservatrice et leader du Parti populaire (PP) Mariano Rajoy. Il est sous le coup d'une inculpation dans une enquête pour corruption, l'affaire «Gürtel», touchant au financement illégal de la droite à Valence.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, environ un millier de manifestants s'étaient également rassemblés devant le Parlement espagnol à Madrid, tout près de la place de la Puerta del Sol, point de départ du mouvement de contestation, qui s'est étendu depuis la mi-mai à toute l'Espagne. Les manifestants protestaient contre une nouvelle réforme touchant le marché du travail, mais surtout contre la classe politique accusée de ne pas représenter les citoyens frappés par un chômage record (21,29% des actifs).
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