«Les politiciens sont tous pareils!». «Je n'en connais aucun!». «Ma ville fonctionne très bien comme ça!». «Quand je vote, mon candidat ne gagne jamais». «Toutes les excuses sont bonnes pour ne pas aller voter!», note Rogério Oliveira, 65 ans.
Si vous êtes un nouvel arrivant étranger à Strassen, il y a des chances pour que Rogério vienne frapper à votre porte entre juin et juillet. Ce retraité portugais est l'un des 22 multiplicateurs dont la mission est de convaincre les étrangers - qui n'ont pas l'obligation de voter aux communales - de le faire quand même.
Ce sera difficile «surtout les jeunes»
Il a été formé par l'Office luxembourgeois de l'accueil et de l'intégration au travers de l'association culturelle Da Bairrada Luxembourg dont il est président. Rogério a de l'expérience il faisait déjà du porte-à-porte lors des dernières élections. «Mais maintenant, j'ai un certificat pour prouver que je ne suis pas un vendeur en assurance ou un témoin de Jéhovah», sourit-il.
Le droit de vote, cela lui tient à cœur. «J'ai vécu 25 ans sous la dictature au Portugal. Et depuis que je peux voter, je n'ai jamais raté une élection». Pour convaincre ses interlocuteurs, il leur parlera réorganisation scolaire, logement... Il sait que ce sera difficile «surtout les jeunes». Mais il a du pouvoir de persuasion. Ses trois filles, en tout cas, votent.
Séverine Goffin
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