La Russie connaîtrait une «catastrophe» si le président Dmitri Medvedev ne se présentait pas à la présidentielle de 2012 et laissait la voie libre au Premier ministre et homme fort de la Russie Vladimir Poutine, estiment deux conseillers du Kremlin dans une tribune publiée mercredi.
Si «le président actuel refuse de prolonger sa fonction, cela provoquera une crise d'ampleur dans le pays», assènent, dans le quotidien «Vedomosti», Igor Iourgens et Evgueni Gontmakher, qui dirigent l'Institut du développement contemporain, un centre d'analyse conseillant le Kremlin.
Medvedev doit «franchir son Rubicon»
Selon eux, une « stabilisation synonyme de stagnation, de dégradation et de catastrophe nationale» s'installerait durablement avec Vladimir Poutine, provoquant «une fuite des capitaux et une émigration de Russie», «une chute des marchés financiers russes», une «hausse de l'extrémisme» nationaliste et «un durcissement du régime politique».
Dès lors, les auteurs de la tribune appellent M. Medvedev à prendre ses responsabilités, «à franchir son Rubicon» et à se présenter à la présidentielle de mars 2012 sans égard pour son mentor, alors que les deux hommes n'ont toujours pas fait part de leurs intentions électorales.
Medvedev ne fera pas de miracles
MM. Iourgens et Gontmakher jugent qu'il s'agit du seul moyen «de sortir le pays du bourbier dans lequel il s'est enfoncé». Ils soulignent néanmoins qu'ils ne voient pas M. Medvedev et son ambition de modernisation comme un faiseur de miracle.
«La modernisation est un projet risqué mais pas encore désespéré», écrivent-ils, relevant toutefois que depuis l'élection du président russe en 2008, «la rupture décisive n'a toujours pas eu lieu».
Selon la majorité des observateurs, Vladimir Poutine est resté l'homme fort de la Russie, bien qu'il ait dû quitter le Kremlin après deux mandats (2000-2008). Il avait alors désigné Dmitri Medvedev pour lui succéder.
(L'essentiel Online/AFP)
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