Friday, 09 December 2011 09:47
Badoo : Nous voulons devenir le plus gros réseau social du monde !
Publié le 08-12-11 à 18:52 Modifié le 09-12-11 à 09:58 par Boris Manenti
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Quand on parle de réseaux sociaux, on pense à Facebook ou Twitter.
Discret, le site Badoo.com, à mi-chemin entre réseau social et site de rencontres, s'est hissé au rang de 59e site le plus visité au monde. Badoo affiche plus de 132 millions d'utilisateurs et une croissance de +60% sur l'année, malgré son modèle semi-payant.
Une réussite fondée en 2006 par le Russe Andrey Andreev qui s'en amuse aujourd'hui : "nous sommes déjà très rentables" avec plus de 100 millions dollars de revenus. De passage en France à l'occasion de la conférence LeWeb, l'homme d'affaires de 37 ans donne sa première interview à un média français, "le Nouvel Observateur", accompagné de Jessica Powell, responsable marketing de Badoo.
Comment définirez-vous Badoo ?
Andrey Andreev : Tout simplement : c'est un endroit pour rencontrer des gens.
Badoo est-il une sorte de Facebook basé sur le sexe ?
[Rires] A. Andreev : Nous proposons quelque chose de très différent de Facebook, presque opposé. Sur Facebook, tout tourne autour de votre vie avec vos amis. Sur Badoo, l'idée est de rencontrer ces amis. Le concept est différent mais, en quelque sorte, complémentaire.
Jessica Powell : On pourrait se définir comme le premier site de rencontres au monde, mais le concept est que sur Badoo, tout est possible. Un peu comme dans la vie. Par exemple, lorsque vous vous rendez dans un bar, peut-être que vous allez faire une rencontre amoureuse, peut-être seulement amicale... Tout est question de moment, de désir. Notre objectif est seulement de mettre des gens en contact.
Pourquoi ce nom, "Badoo" ?
A. Andreev : On voulait quelque chose de simple, d'unique, qui ne puisse pas être associé à quelque chose d'autre et qui se retienne facilement. On avait quelque chose comme 400 noms possibles. Puis un Français a lancé "pourquoi pas 'Badou' ?", et j'ai dit "ok, va pour 'Badoo'". C'est aussi simple que cela... [Il hausse les épaules] C'est un nom français en quelque sorte.
A terme, quel est votre objectif ?
A. Andreev : De proposer le meilleur produit pour rencontrer des gens.
J. Powell : De devenir le plus gros réseau social du monde !
Comment comptez-vous l'atteindre ?
J. Powell : En continuant d'améliorer Badoo, pour proposer toujours plus de moyens pour que les gens se retrouvent et puissent discuter, pour qu'ils partagent en ligne comme hors ligne.
Comment construit-on une réussite comme Badoo ?
A. Andreev : Je vais essayer de faire plus court que sur la scène de LeWeb. Nous avons commencé avec la volonté de créer un réseau social, à l'image de Facebook, pour partager sa vie avec ses amis. Mais, en 2008, nous avons revu notre stratégie. A Saint-Pétersbourg, j'ai retrouvé des amis dans un "téléphone-café". C'était un lieu gigantesque, plein à craquer, avec beaucoup de tables. Sur chaque table était disposé un téléphone avec un numéro, et les gens s'appelaient de table en table. Par exemple, nous étions la table 31 et nous appelions la table 68 où il y avait deux filles. Après trente minutes de discussion, il fallait changer de table. L'idée était de s'amuser et de se faire des amis sur une table d'à-côté. A partir de ce moment, nous avons complètement revu le fonctionnement de Badoo. Nous ne voulions plus être un Facebook de plus, mais reproduire ce formidable lieu de rencontres qu'était ce "téléphone-café". Il fallait que le monde devienne un "téléphone-café", accessible de n'importe où grâce au web mobile.
J. Powell : Le mobile a toujours été au cœur de notre stratégie. Quand vous êtes dans un restaurant ou dans un bar, vous avez accès à ce "téléphone-café" grâce à un objet toujours dans votre poche. Il est ainsi beaucoup plus facile d'aborder quelqu'un dans un bar après avoir vu son profil sur Badoo, qui classe les personnes par proximité géographique.
A. Andreev : Imaginez : vous êtes au bureau et vous voulez allez déjeuner dans le quartier. En deux clics, vous pouvez trouver quelqu'un dans le voisinage pour aller déjeuner.
A la différence de Facebook, le point de départ n'était pas de pouvoir rencontrer des filles...
J. Powell : Je pense qu'il voulait tout de même rencontrer quelques filles... [Rires]
Pourquoi êtes-vous installé à Londres et pas en Russie, dont vous êtes originaire ?
A. Andreev : Bonne question... Londres concentre beaucoup de ressources et rassemble tous les talents internationaux. C'est au centre de l'Europe et des Etats-Unis. Ce n'est pas le cas de la Russie. Cela fait longtemps que je ne vis plus en Russie. J'ai vécu à plusieurs endroits, notamment Espagne, et, depuis 2005, à Londres.
Pensez-vous que les réseaux sociaux peuvent jouer un rôle dans l'élection présidentielle en Russie de 2012 ?
A. Andreev : J'ai quitté la Russie il y a plusieurs années. Je ne suis plus vraiment concerné.
Quelle est votre vision d'internet pour les prochaines années ?
A. Andreev : Je pense qu'internet va de plus en plus rapidement intégrer le mobile. C'est la chose principale. On peut en parler longtemps, mais c'est aussi simple que cela.
J. Powell : Le thème de LeWeb est SoLoMo [pour Social Local Mobile, NDLR]. Badoo est parfaitement sur cette ligne d'avenir. L'objectif est "social", c'est-à-dire de connecter les gens ensemble, Notre développement se fait avant tout grâce au mobile, et l'idée de local se retrouve dans notre idée de mettre en relations des gens physiquement proches.
Interview croisée d'Andrey Andreev, fondateur et PDG de Badoo, et de Jessica Powell, responsable marketing de Badoo, par Boris Manenti
Jeudi 8 décembre
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