Plus d'un écolier sur dix en France, âgé de 8 à 12 ans, avoue être harcelé et/ou être victime de de violences physiques et verbales répétées selon une étude de l'Observatoire international de la violence à l'école pour l'Unicef publiée mardi. Un phénomène inquiétant également observé au Luxembourg, mais dans des proportions plus restreintes.

«Les violences à l'école ont toujours existé, que ce soit les violences physiques ou verbales, note Antoinette Thill, directrice du Centre de psychologie et d’orientation scolaires (CPOS) à Luxembourg, contacté mardi par L'essentiel Online. Aucun chiffre officiel n'existe sur ce sujet, mais on estime, en général, qu'un élève par classe en est victime.» Soit un un peu plus de 2 000 élèves, âgés de 6 à 11 ans, au Luxembourg.

«Une demi-douzaine de poursuites pénales» pour mobbing

Sur les dix dernières années, les types de sévices subis dans les cours de récréation ont évolué, passant de «la bagarre entre individus ou entre groupes d'individus à du mobbing, à du harcèlement», souligne la directrice de CPOS. Des comportements dangereux pour les victimes, facilités par l'utilisation d'Internet et des réseaux sociaux. «Les rumeurs qui circulaient auparavant entre quelques élèves peuvent désormais être connues par des milliers de personnes grâce à l'effet démultiplicateur d'Internet, observe Antoinette Thill. Et au final, ce qui n'était parfois qu'une blague échappe complètement à son auteur et se révèle désastreux pour la victime. Le grand danger aujourd'hui vient d'Internet.»

Pour faire face à ces nouveaux comportements, pouvant amener jusqu'à des menaces de mort, la loi luxembourgeoise s'est adaptée: l'auteur de propos discriminatoires ou de rumeurs malveillantes sur la Toile peuvent ainsi faire l'objet de poursuites pénales. «Une demi-douzaine d'élèves au Luxembourg l'ont été en 2010», précise la directrice. Seules solutions pour tenter de contrecarrer le phénomène: «mener des campagnes de prévention et d'information auprès des élèves et des parents», insiste Antoinette Thill.

(Jmh/L'essentiel Online)